«Mais au fait, où est Hans-Ueli Vogt?» C'est la question que beaucoup ont posée mercredi à l'occasion de la fête donnée en l'honneur du nouveau président du Conseil national, Martin Candinas.
Réponse: le candidat UDC au Conseil fédéral n'était tout bonnement pas invité. Une aubaine pour son concurrent, Albert Rösti, qui a profité d'un aller-retour entre Berne et les Grisons pour continuer sa campagne.
Une élection de Rösti au premier tour?
Une conseillère nationale des Vert-e-s confie à Blick: «Il s'est assis près de nous et a débattu.» Avant d'ajouter que le Bernois «s'en est bien sorti».
Ce badinage politique semble porter ses fruits pour Albert Rösti. Ce dernier pourrait réussir à se faire élire mercredi dès le premier tour. Et ce, largement, avec 130 ou même 140 voix, entend-on. Ce qui ne serait pas un résultat exceptionnel, mais tout de même honorable.
Quant aux réticences des jeunes de la gauche face à la potentielle accession du conseiller national au Département de l'environnement et de l'énergie, elles sont moquées par les plus anciens représentants du Parlement. La course pour remplacer le siège vacant de l'UDC serait déjà terminée.
Vote bien plus serré pour le siège du PS
Le duel pour la succession de Simonetta Sommaruga promet d'être bien plus passionnant. Les sondages annoncent un scrutin très serré qui se jouerait jusqu'en trois tours, et à quelques voix près.
Qui serait la favorite? Même les vieux briscards de la politique n'osent plus faire de paris. «Il est probable qu'Eva Herzog ait encore un très léger avantage», souffle-t-on à Blick. Mais la conseillère aux États bâloise de 60 ans a nettement perdu du terrain.
Dans le camp Herzog, la tension est palpable. «La semaine dernière, je pensais que l'élection d'Eva était une affaire entendue, confie une conseillère nationale. Maintenant, je n'en suis plus si sûre.»
Baume-Schneider marque des points
Sa concurrente jurassienne, Elisabeth Baume-Schneider, n'a pas seulement charmé les paysans au Parlement. «EBS» récolte aussi des voix ailleurs, comme chez les représentants des régions périphériques, qui considèrent que les préoccupations rurales sont mieux représentées par la Jurassienne. Le groupe parlementaire du Centre, à dominante rurale, devrait ainsi miser pour moitié sur elle.
La situation pourrait être complètement inverse chez les Vert-e-s et les Vert'libéraux. Leurs parlementaires sont plutôt issus des villes et devraient s'identifier davantage à la citadine Eva Herzog. Au PLR et au sein de l'aile économique de l'UDC, la Bâloise arriverait également en tête, car elle est considérée comme une personne qui sait que la prospérité nécessite également des entreprises florissantes.
Reste qu'un peu plus d'un tiers des libéraux-radicaux sont issus de la Suisse latine. «Et ils sont soudés comme les doigts de la main», explique un Alémanique. Et au sein même du PS? Les voix devraient être réparties en un parfait 50-50.
Tout juste 123 voix pour Herzog
Les espoirs d'Eva Herzog reposent donc sur Albert Rösti: si ce dernier est élu, les obstacles seront plus élevés pour «EBS». De nombreux citadins du Palais fédéral ne veulent pas que les sept conseillers fédéraux soient issus de régions rurales.
Ceux qui comptent les points sous la Coupole ne semblent toutefois pas convaincus: selon leurs estimations, la conseillère aux États bâloise aurait, au mieux, 123 voix, soit la moitié de tous les conseillers nationaux et aux États. Est-ce que cela suffira?