Risque d'effondrement
Nos nouvelles voitures sont-elles trop lourdes pour nos vieux parkings?

Plus de confort, plus de sécurité et tendance à l'électrique: les voitures modernes sont de plus en plus lourdes. Ce poids croissant pourrait-il bientôt devenir un problème pour nos vieux parkings? Blick fait le point avec un ingénieur civil.
Publié: 29.05.2023 à 10:51 heures
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Dernière mise à jour: 29.05.2023 à 11:52 heures
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Les voitures modernes sont de plus en plus lourdes. Ce poids croissant pourrait-il même bientôt devenir un problème pour les vieux parkings?
Photo: amag
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Lorenzo Fulvi

Il y a quelques semaines, un parking s'est effondré à New York. Le bilan est lourd: un mort, au moins quatre blessés et de nombreuses voitures détruites. La cause n'est pas encore totalement élucidée. On soupçonne toutefois un mauvais entretien, un manque de maintenance du bâtiment et un nombre insuffisant d'études statiques réalisées par des experts.

Au centre de ces éléments, un constat s'impose: les voitures neuves sont de plus en plus grandes et lourdes, non seulement aux États-Unis, mais aussi en Suisse. Cela s'explique par un équipement de sécurité et de confort toujours plus complet ainsi que par le boom des voitures électriques qui, avec leurs packs de batteries massifs, pèsent nettement plus lourd que des voitures classiques.

Une forte augmentation du poids

Selon l'expert en données Statista, si une voiture neuve suisse pesait en moyenne 1309 kilos en 1996, elle en pesait déjà 1723 en 2021, soit une augmentation de plus de 30% ou de 404 kilogrammes par véhicule! Ainsi, alors que 50 voitures neuves garées au même étage pesaient en moyenne 65 tonnes en 1996, elles en pesaient plus de 86 en 2021!

La question est: nos parkings, souvent anciens, sont-ils encore adaptés aux nouvelles voitures? Peut-on craindre un effondrement dans le pire des cas?

Des normes à respecter...

Plácido Pérez, est un ingénieur civil diplômé, qui possède sa propre entreprise à Bonaduz (GR). Depuis 2017, il est directeur des études d'ingénierie civile à la Haute école spécialisée des Grisons et enseigne depuis plus de 20 ans dans les filières d'architecture et d'ingénierie civile. Il explique: «Depuis des décennies, la charge acceptée sur les parkings et les surfaces de circulation est définie et prescrite dans la norme de la Société suisse des ingénieurs et des architectes (SIA). Pour nous, ingénieurs civils, cela signifie que nous devons observer les changements de comportement d'utilisation et en tenir compte en conséquence dans les structures porteuses.»

L'ingénieur explique comment la norme est appliquée dans la pratique en comparant une Smart Fortwo et une Tesla Model X: la Smart nécessite une surface d'environ 4,4 mètres carrés et pèse 885 kilos à vide, ce qui correspond à une charge surfacique de 201 kilos par mètre carré. En revanche, une Tesla Model X vide pèse presque trois fois plus, soit 2415 kilos, mais nécessite une surface d'environ 11 mètres carrés. La charge surfacique du véhicule familial est donc de 220 kilos par mètre carré. La différence de poids par mètre carré est donc beaucoup plus faible que ce que l'on pourrait supposer sur la base des différents poids à vide.

... et non dépassées

L'expert poursuit: «La charge surfacique normalisée dans les parkings suisses correspond à 200 kilos par mètre carré, avec une tolérance de sécurité d'un facteur 1,5. La charge maximale admissible par surface est donc de 300 kilos par mètre carré.» Même avec leurs dimensions plus importantes, les véhicules lourds respecteraient donc la plupart du temps cette valeur. Ce n'est que lorsque le poids total autorisé du véhicule, qui est de 3,5 tonnes, est dépassé que cela pourrait devenir problématique dans nos parkings. «Toutefois, avec le poids à vide des voitures actuelles, cela ne devrait pas être le cas à l'avenir non plus», rassure Plácido Pérez pour lever l'alerte.

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