Ringard ou classe
Qui sont les irréductibles porteurs de cravate au Parlement?

Le chef de l'UDC Marcel Dettling a été récemment critiqué pour ne pas porter de cravate. Mais qui porte encore cet accessoire au Palais fédéral? Blick s'est rendu sur place et a fait le compte.
Publié: 19.03.2025 à 16:02 heures
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Dernière mise à jour: 19.03.2025 à 16:11 heures
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A gauche, le chef du groupe PLR Damien Cottier avec une cravate. A droite, le PS David Roth, sans cravate.
Photo: keystone-sda.ch
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Deborah Bischof

Le président du parti de l'Union démocratique du centre (UDC), Marcel Dettling, s'est rendu au Parlement sans cravate. Et cela n'est pas passé inaperçu: il a fait sortir de ses gonds le journaliste et ancien conseiller national UDC Roger Köppel. «L'UDC perd la tête. Le président du parti sans cravate à l'élection du Conseil fédéral», écrivait-il sur X la semaine dernière. Il a également posté une photo de Marcel Dettling en interview avec la SRF, où il apparaît à nouveau sans cravate.

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Mais l'élu UDC n'est pas le seul: de nombreux politiciens n'arborent plus de cravate sous la coupole. Blick s'est rendu un matin à la session de printemps pour observer quels étaient les élus qui tenaient à la traditionnelle cravate, et ceux qui l'ont reléguée au fond du placard. 

Les stricts et les décontractés

Le Parti libéral-radical (PLR) est un grand adepte des cravates. Parmi les quatorze PLR présents, seulement deux élus ne la portaient pas. Le parti de gauche des Vert-e-s semble être le plus réfractaire: Felix Wettstein, 67 ans, est le seul sur les six à en porter une. «Nous sommes moins conservateurs», justifie l'ancien président du parti des Vert-e-s, Balthasar Glättli, 53 ans, qui est vêtu d'un blazer gris et d'un jeans. 

Il explique pour sa part n'avoir que deux cravates dans sa garde-robe. Mais il n'exclut pas d'en porter à nouveau une: «Si vous m'élisez au Conseil des Etats, je porterai une cravate», affirme-t-il. Il n'aurait en réalité pas le choix car contrairement au Conseil national, la Chambre haute est soumise à un code vestimentaire strict, cravate comprise.

Le Parti socialiste (PS) est aussi plus décontracté. Seuls deux élus sur quatorze portent une cravate. «Si vous vous sentez engagé envers la population plutôt qu'envers les banques, alors vous vous sentez à l'aise même sans cravate», estime le conseiller national socialiste David Roth, 39 ans, étant vêtu d'un blazer et d'une chemise blanche – le bouton supérieur ouvert.

Les indécis

D'autres partis sont un peu plus indécis, comme les Vert'libéraux (PVL): deux hommes sur cinq arborent une cravate. La proportion est plus élevée au Centre: sur les 21 élus présents, 16 ont opté pour la cravate. Le président du groupe parlementaire Philipp Matthias Bregy, 46 ans, est l'un d'eux. «Cela ne convient pas à tout le monde. Chacun doit décider lui-même», explique le centriste. Il dit bien aimer cet accessoire, car il complète son look.

Et l'UDC dans tout ça? Le parti est un peu divisé sur la question. Sur les 53 parlementaires présents, 31 portent une cravate. Mauro Tuena, 53 ans, fait partie de la majorité. Le conseiller national UDC présente fièrement sa cravate rouge. «Depuis que j'ai été élu au conseil municipal de Zurich en 1998, j'ai toujours porté une cravate, même sous 30 degrés.» En tant que représentant politique, il estime qu'une tenue vestimentaire appropriée fait partie du job. 

Une femme au milieu

Au milieu de tous ces hommes, une femme sort du lot. Lors de la visite de Blick, la conseillère nationale PS Anna Rosenwasser, 35 ans, portait une jupe, un chemisier, ainsi... qu'une cravate! La socialiste estime qu'il existe un code vestimentaire professionnel clair pour les hommes. «Pour nous les femmes, en revanche, cela n'existe pas et notre apparence n'est jamais neutre», estime la Schaffhousoise. Avec sa cravate, elle veut refléter ces rapports de force.

Sur les 116 conseillers nationaux, Blick a repéré 64 cravates. L'accessoire de mode semble donc rencontrer un certain succès au Parlement. 

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