La Suisse doit augmenter son aide humanitaire pour se hisser au niveau de pays comparables économiquement, demandent les motionnaires Fabian Molina (PS/ZH) et Corina Gredig (PVL/ZH). Il s'agit de réaffirmer le soutien important du Parlement en faveur de l'aide humanitaire à l'Ukraine. La demande de dépense extraordinaire doit permettre d'éviter que l'aide humanitaire destinée à l'Ukraine soit financée au détriment d'autres prestations étatiques.
L'Ukraine ne défend pas uniquement son peuple et sa souveraineté, mais aussi les valeurs de l'Europe et du droit international, selon Fabian Molina. Et d'évoquer la «trahison» des Etats-Unis avec le retour de Donald Trump.
Il ne faut pas rester passif alors qu'un Etat souverain comme l'Ukraine se bat pour sa survie, a abondé Corina Gredig. «Il est dans notre intérêt que l'Europe reste stable.» Elle a demandé «d'assumer notre responsabilité». «Que sera-t-il écrit dans les livres d'histoire sur notre action en tant que politiciens?» a-t-elle encore lancé.
La réponse de la droite
«Si les jeunes du futur sont complètement endettés et doivent rembourser ce que nous avons dépensé aujourd'hui, ils ne seront pas contents», a rétorqué Lukas Reimann de l'Union démocratique du centre (UDC) pour la commission. Et de relever que «la Suisse ne fait pas rien pour l'Ukraine».
Jusqu'à la fin de l'année passée, la Suisse a débloqué 4,37 milliards pour l'Ukraine, a précisé le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis. Et de rappeler que le Parlement a approuvé 1,5 milliard de francs dans le cadre de la stratégie de coopération internationale 2025-2028 et que cinq milliards sont prévus sur douze ans, pour la période 2025-2036.
Le Conseil fédéral a demandé ces enveloppes dans le cadre du budget ordinaire, car il n'est pas possible selon la loi actuelle d'avoir recours à des dépenses extraordinaires pour cela, selon Ignazio Cassis. Il n'est pas opportun de charger encore plus le gouvernement en demandant une telle dépense, a conclu le co-rapporteur Pierre-André Page (UDC). Il a encore souligné que des travaux sont déjà en cours pour accompagner le processus de reconstruction de longue durée.