Le chef de Service de l'enseignement du Valais s'est rendu lundi 15 janvier dans l'école primaire Fleurs de Mai, à Riddes. Tenue par la Fraternité Saint-Pie X, des inspecteurs s'y sont rendus pour «voir si des pratiques innommables ont toujours cours», a déclaré Christophe Darbellay, président du Conseil d'État valaisan, au «12h30» de la chaîne publique.
La Fraternité Saint-Pie X forme une communauté ultra-catholique, née en Suisse à la fin des années 1960. Elle a son siège dans le canton de Zoug. Des séminaires de la Fraternité existent à travers le monde, dont un sur la commune valaisanne de Riddes, au bourg dit «Ecône».
Abus internationaux, école sous surveillance
La communauté tient aussi, au même endroit, une école primaire privée, les Fleurs de Mai. Le chef du Service de l'enseignement du canton du Valais s'y est rendu lundi, accompagné de deux inspecteurs. C'est Christophe Darbellay lui-même qui aurait ordonné cette intervention. Il entend notamment exiger qu'un «espace de parole indépendant soit mis en place». À ce stade, difficile de s'avancer sur les mesures à prendre, a ajouté le président.
De longs mois d'enquête ont été nécessaires au «Temps» pour révéler, le 12 janvier dernier, des cas de violence et d'abus sexuels, psychologiques et physiques au sein de la Fraternité Saint-Pie X. Les abus ont eu lieu à travers le monde, et des abbés ont récemment été jugés, notamment en France. L'un d'entre eux a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle, l'an dernier, pour des abus. À son procès, 27 victimes ont témoigné.
La RTS, reprise par «Le Temps», précise que laïciser l'école privée Fleurs de Mai, comme cela est envisagé au Lycée-collège de l'abbaye de Saint-Maurice, n'est pas une option. L'école de Riddes ne touche pas de subvention et n'a donc pas de convention avec le Valais. Elle se soumet uniquement à des contrôles puisqu'elle enseigne à des élèves de la scolarité obligatoire.