«Réveil brutal»
Le National adopte une déclaration pour une Europe stable

Les parlementaires appellent à une coopération renforcée en matière de sécurité avec l'UE. Face aux tensions géopolitiques, le Conseil fédéral est invité à intensifier la collaboration, notamment dans les domaines de la cybersécurité et de la promotion de la paix.
Publié: 06.03.2025 à 13:17 heures
La Suisse doit participer activement à la sécurité de l'Europe (archives).
Photo: ALESSANDRO DELLA VALLE
sda-logo.jpeg
ATS Agence télégraphique suisse

L'Europe doit réagir de manière unie face aux tensions géopolitiques qui pèsent sur la sécurité de l'Europe. Le Conseil national a adopté jeudi une déclaration invitant le Conseil fédéral à intensifier la coopération en matière de politique de sécurité avec l’Europe.

Après les déclarations du président américain Donald Trump sur les désengagements des Etats-Unis en Ukraine, «le réveil de l'Europe est brutal», a avancé Fabien Fivaz (Vert-s-/NE) au nom de la commission. La situation géopolitique n'a jamais été aussi imprévisible.

Le «soi-disant» leader du monde libre déroule le tapis rouge à l'agresseur», a critiqué Nicole Barandun (Centre/ZH). Un acte décrit comme une «trahison» par Balthasar Glättli (Vert-e-s/ZH). L'ordre établi ne peut plus compter sur d'anciennes assurances, a poursuivi Patrick Hässig (PVL/ZH).

Engagement actif

Pour assurer l'ordre mondial et protéger la démocratie et les droits humains, un engagement plus actif est nécessaire de l'UE et de la Suisse, a ajouté Fabian Molina (PS/ZH) pour la commission. La Suisse et l'Union européenne doivent agir de manière unie pour faire barrage à «la politique antidémocratique et néofasciste» des Etats-Unis», a poursuivi Mattea Meyer (PS/ZH).

Le National a adopté une déclaration pour une Europe stable, souveraine et fondée sur des règles. Cela est nécessaire pour garantir la paix, la sécurité, la démocratie et les droits de l’homme sur le continent. Les États européens doivent assumer de manière autonome leur responsabilité en matière de sécurité.

Coopération

La Suisse peut contribuer à la coopération européenne en matière de sécurité dans le cadre de ses obligations découlant du droit de la neutralité. Le Conseil national invite donc le gouvernement à renforcer le rôle de la Suisse en tant que partie intégrante de l’architecture de sécurité européenne.

«La Suisse ne doit pas être un trou politique dans le donut», a avancé M. Hässig. A cet égard, la coopération avec les pays partenaires et les organisations internationales doit être intensifiée. En particulier dans des domaines tels que la cybersécurité, la protection contre les catastrophes et la promotion de la paix.

Le Conseil fédéral doit aussi intensifier ses efforts diplomatiques afin de garantir la stabilité en Europe et de soutenir les formes de dialogue pour l’ordre sécuritaire européen. La Chambre du peuple lui recommande d’examiner d’autres possibilités de coopération en matière de politique de sécurité avec l’Union européenne, en particulier dans le cadre de la coopération structurée permanente et de l’Agence européenne de défense.cLes députés invitent finalement le Conseil fédéral à examiner les mesures appropriées et à présenter des dispositions concrètes pour la coopération avec l’Europe en matière de politique de sécurité.

Pour Damien Cottier (PLR/NE), cette déclaration «assez floue» ne doit pas rester qu'une déclaration. «Il faut agir pour renforcer la sécurité du continent et du pays. Sinon la déclaration reste sans effet.» Et d'appeler en particulier la gauche à passer de la parole aux actes et à voter pour l'augmentation des budgets militaires. «Nous avons besoin d'une industrie d'armement forte.»

Pas retourner la situation

Walter Gartmann (UDC/SG) s'est véhément opposé à cette déclaration. «La neutralité de la Suisse est notre contribution à la paix». «Nous devons être réalistes. Lors de grands conflits, la Suisse ne peut pas retourner la situation. Mais nous pouvons contribuer à une solution pacifique grâce aux bons offices.»

Pour ce faire, «la neutralité doit être défendue de manière convaincante. Mais aujourd'hui, les parties aux conflits se détournent de la Suisse.»

Découvrez nos contenus sponsorisés
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la