Rétropédalage de la présidente du Conseil d'État
Christelle Luisier like un post anti-RTS qu'elle n'avait «pas lu en entier»

La ministre vaudoise du Sport a aimé un post sur Facebook célébrant la victoire de l'équipe suisse de hockey, mais taclant sérieusement la RTS. Le gouvernement, qu'elle préside, soutient pourtant la chaîne. Retournement de veste? Une «inattention», se défend-elle.
Publié: 24.05.2024 à 13:51 heures
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Dernière mise à jour: 24.05.2024 à 13:55 heures
Christelle Luisier voulait simplement montrer sa joie quant à la victoire de l'équipe suisse de hockey.
Photo: Keystone
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Il y a des textes sur les réseaux sociaux qu’il vaut mieux prendre la peine de lire jusqu’au bout. La présidente libérale-radicale (PLR) du Conseil d’État vaudois Christielle Luisier Brodard en a fait l’expérience, ce jeudi.

Elle a en effet liké sur Facebook le post d’un ami, fêtant la victoire de l’équipe suisse de hockey… mais attaquant frontalement la Radio télévision suisse (RTS). De quoi susciter le malaise.

Des commentaires sans «gniaque»

Posons le cadre. L’équipe de Suisse de hockey a battu l’Allemagne 3-1 ce jeudi 23 mai à Ostrava (CZ) en quarts du Mondial. Dans un post Facebook célébrant cette victoire attendue depuis si longtemps, Sylvain Hostettler en profite pour tacler la Radio télévision suisse (RTS).

Longtemps président des brandons de Payerne (VD), le candidat malheureux à la Municipalité (exécutif) sous la bannière, lui aussi, du PLR, goûte peu aux commentaires des journalistes sportifs. Ils manquent de «gniaque», estime celui qui blague: «C’est une qualification pour une demi pas une intronisation d’un moine bouddhiste au Tibet!!!»

Un «j’aime» anti-RTS?

Pour cette figure de la Broye, c’est sûr: «CHF 200.- ce sera encore trop cher payé pour des commentaires de la RTS…» Une référence directe à l’initiative «200 francs ça suffit», qui veut abaisser à cette somme la redevance, au lieu des 335 francs actuels.

Le «j'aime» de la ministre vaudoise Christelle Luisier a surpris, son gouvernement s'opposant à l'initiative et au contre-projet visant à réduire le coût de la redevance.

La ministre chargée des Institutions, du Territoire et du Sport s’empresse de liker. Étonnant, sachant que son gouvernement ne soutient ni l’initiative, ni le contre-projet du Conseil fédéral (ndlr: qui propose un compromis à 300 francs par an).

«Je n’ai pas lu jusqu’au bout»

Blick a ainsi contacté Christelle Luisier Brodard pour en savoir plus. S’agit-il d’un retournement de veste très personnel et donc un peu cavalier? Pas du tout, se défend-elle. Plutôt «une inattention». Sylvain Hostettler est, glisse l’ancienne syndique de Payerne, un bon ami à elle: «Je n’ai pas lu jusqu’au bout, j’ai uniquement vu le début. Je partage cette joie quant à la victoire face à l’Allemagne. C’était sous le coup de l’émotion.»

À la suite de notre coup de fil, la fan de sport a retiré son «J’aime». «Le Conseil d’État vaudois adopte une position de soutien complet vis-à-vis de la Société suisse de radiodiffusion et télévision», assure la ministre. Elle appuie: «Nous allons plus loin que d’autres cantons romands, qui soutiennent le contre-projet. Ce soutien est aussi ma position personnelle. J’ai eu l’occasion d’en parler avec le directeur de la SSR, Pascal Crittin.»

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