Le Programme santé migrants (PSM) des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), qui prend en charge les demandeurs d'asile et les réfugiés attribués au canton, anticipe une nouvelle vague d'arrivées en provenance d'Ukraine à partir d'octobre, déclare samedi dans une interview au journal Le Courrier Sophie Durieux-Paillard, médecin adjointe et co-créatrice du programme.
En avril et mai dernier, entre 40 et 60 personnes se présentaient chaque jour au point d’accueil du canton (pour l'Ukraine). «Aujourd’hui, c’est plutôt 20. Nous sommes très certainement dans le creux de la vague (...). Mais nous nous préparons à un nouveau pic d’arrivées à l’automne», relève Mme Sophie Durieux-Paillard.
Le retour du froid inquiète
Citant les chiffres du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, la responsable souligne que près de quatre millions de personnes sont retournées en Ukraine après l’avoir quittée au début de la guerre. Ces retours ont été facilités par la météo favorable.
Toutefois, ajoute-t-elle, «de nombreuses structures de soins (en Ukraine) ont été détruites (...). Lorsque le froid reviendra à l’automne, il sera bien plus difficile de vivre dans ces conditions précaires et il est vraisemblable que les personnes les plus vulnérables, notamment les plus âgées, n’auront pas d’autre choix que de migrer vers l’ouest de l’Europe.»
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Fin juin, les cantons avaient fait part de leurs préoccupations au Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM). Si, actuellement, la situation est sous contrôle, trois éléments les inquiètent pour l'automne prochain: l'affaiblissement de la solidarité des particuliers, un retour du froid en Ukraine et la hausse des demandes d'asiles ordinaires.
Depuis le début de la guerre en Ukraine en février, 61'029 demandes pour obtenir un statut de protection S ont été enregistrées en Suisse, selon les derniers chiffres officiels publiés vendredi. Quelque 58'964 personnes ont obtenu ce titre. Le SEM ignore cependant le nombre total des réfugiés ukrainiens actuellement en Suisse. Ceux-ci peuvent se déplacer librement dans l’espace Schengen.
(ATS)