Cette nomination sonne comme un voyage dans le passé, un retour dans la Berne fédérale de Ruth Dreifuss, Pascal Couchepin et Alain Berset. Selon les informations de Blick, le Tessinois Andrea Arcidiacono devrait succéder au porte-parole du Conseil fédéral André Simonazzi, décédé subitement au cours de cette année.
Pierre Gobet, porte-parole de la délégation suisse auprès de l'ONU à New York, et Urs Wiedmer, chef de la communication du conseiller fédéral Guy Parmelin, sont hors course, selon les informations de Blick. Andrea Arcidiacono confirme qu'il est toujours en lice. Sa candidature avait été annoncée par la «NZZ» et CH Media.
Dans l'Eglise catholique, un archidiacre était autrefois le suppléant de l'évêque: le premier serviteur du pasteur suprême, qui pouvait également parler en son nom. Dans la Berne fédérale, et surtout laïque, les médias risquent de devenir l'autel de Andrea Arcidiacono.
Pour Ruth Dreifuss, il était «Arci»
Ces derniers temps, «Arci» s'est fait discret – c'est ainsi que l'appelait auparavant sa patronne Ruth Dreifuss, et c'est le nom qu'il porte encore aujourd'hui. Ce diplômé de la HSG a fondé en 2019 une entreprise de conseil à Berne. Avant ça, il a entre autres travaillé pour l'Office fédéral de la santé publique, sur l'ouverture du tunnel de base du Gothard, sur la présence suisse à la première Expo de Milan, et le programme italien de la SSR «Swissinfo».
Ses origines tessinoises l'avantagent
Andrea Arcidiacono devrait surtout devoir son élection à ses origines tessinoises. Avec le chancelier Viktor Rossi et la vice-chancelière Rachel Salzmann, la Suisse alémanique est déjà représentée à la Chancellerie fédérale. André Simonazzi était quant à lui originaire du Bas-Valais francophone. Avec Andrea Arcidiacono, la Suisse italophone a droit elle aussi à son heure de gloire.
C'est le conseiller fédéral tessinois Ignazio Cassis qui devrait se réjouir le plus de l'arrivée d'«Arci». Mais les autres conseillers fédéraux pourraient également tirer satisfaction de cette nomination, à commencer par la ministre de la Santé Elisabeth Baume-Schneider: avec «Arci», elle obtient un collègue qui connaît les dossiers. En 2020, Andrea Arcidiacono a publié un livre d'entretiens avec le conseiller fédéral PS Alain Berset. Ceux qui ont su s'entendre avec des chefs aussi différents que Ruth Dreifuss, Pascal Couchepin et le président du PLR Fulvio Pelli devraient briller dans la chambre du Conseil fédéral.
Accordéon, jogging, voyages et Gandhi
Selon son site Internet, «Arci» aime l'accordéon, le jogging et les voyages. En tant que porte-parole du Conseil fédéral, il voyagera toutefois peu, car sa place est à Berne. Ce catholique, qui a grandi à Bellinzone, dans le Tessin, se dit intéressé par l'interculturel. «La vraie connaissance donne un statut moral et une force morale», affirme le futur conseiller fédéral en citant Gandhi. Un autre bon mot de Gandhi: «Le président est le premier serviteur.» Et non seulement il devra servir ses collègues, mais aussi les journalistes qui s'intéressent à lui de près.