La mesure-phare de la réforme AVS 21 est l’instauration d’un même âge de la retraite pour les femmes et les hommes, soit 65 ans. Cet âge servira de valeur de référence pour un départ à la retraite flexible. Les personnes qui commenceront à percevoir leur rente à 65 ans toucheront cette rente sans réduction ni supplément, hormis la génération de transition.
Cette mesure s’accompagne de mesures de compensation en faveur des femmes, qui concerneront les femmes nées entre 1961 et 1969: un supplément de rente et de meilleures conditions en cas de retraite anticipée.
Dans le détail, le supplément mensuel sera de 160 francs pour les femmes avec un revenu annuel déterminant jusqu’à 57’360 francs, 100 francs jusqu’à 71’700 francs et 50 francs dès 71’701 francs.
Quant à la retraite anticipée, les femmes pourront la prendre au maximum trois ans avant l’âge de référence, soit dès 62 ans si la réforme entre en vigueur en 2023. Les rentes anticipées des femmes de la génération transitoire seront moins fortement réduites qu’actuellement.
L'évolution démographique mise en cause
Avec l’évolution démographique, dans quelques années, les recettes ne suffiront plus à couvrir toutes les rentes, rappelle le Conseil fédéral. Le besoin de financement sur les dix prochaines années s’élève à environ 18,5 milliards de francs.
Dans l’ensemble, AVS 21 permettra d’économiser quelque 4,9 milliards de francs d’ici à 2032. D’autres mesures sont donc nécessaires. Le taux de TVA sera en parallèle augmenté de 0,4 point de pourcentage. Cette mesure devrait rapporter environ 1,4 milliard par an.
L'opposition pointe du doigt les inégalités salariales
Pour le gouvernement et la majorité du Parlement, l’alignement de l’âge de référence des femmes sur celui des hommes est justifié. Les femmes sont aujourd’hui mieux formées que par le passé, exercent pour la plupart une activité lucrative et vivent plus longtemps que les hommes. Près d’un tiers des économies réalisées grâce à la réforme seront ainsi redistribuées aux femmes.
Pas aux yeux de la gauche et des syndicats, qui ont lancé un référendum. Les femmes verront leurs rentes réduites d’environ 1200 francs par an, et ce bien qu’elles touchent encore environ un tiers de moins que les hommes, selon le comité référendaire.
(ATS)