Record mondial de longévité!
Cet Eurovision à Bâle sera le 34e et dernier de Jean-Marc Richard au commentaire

Jean-Marc Richard, figure emblématique de la RTS, commentera l'Eurovision pour la dernière fois, en mai à Bâle. Après 34 ans, il détient le record de longévité pour ce concours qu'il a vu grandir. Petit retour sur la carrière et les engagements du Lausannois.
Publié: 12:39 heures
L'homme de radio Jean-Marc Richard va commenter son 34e concours Eurovision le 17 mai à Bâle, un record.
Photo: PETER SCHNEIDER

En Suisse romande, tout le monde connaît l'homme de radio Jean-Marc Richard, pilier de la vie alternative à Lausanne dans les années 80. En mai, il commentera pour la 34e et dernière fois l'Eurovision, a-t-il annoncé ce lundi 28 avril à l'ATS. Parmi les animatrices et animateurs du concours de chant des télévisions européennes et mondiales, il détient le record de longévité, confirme-t-il à Blick.

C'est la retraite de Jean-Marc Richard qui se dessine. A la fin de l'année, après 14 ans d'antenne, il quittera «La ligne de cœur» – cette émission à l'écoute des Romands sur laquelle un film documentaire est en préparation. Quant au «Kiosque à Musiques», qu'il anime depuis 1992, le Lausannois conserve un mandat à la RTS et à la SSR jusqu'à fin 2027 comme responsable des musiques populaires au niveau national. 

Installé à Berne avec sa famille depuis huit ans, l'animateur-star reste dans la délégation suisse de l'Eurovision. Une fois la retraite, Jean-Marc Richard aimerait peut-être retourner dans une radio locale. «C'est mon ADN de départ, je suis toujours resté Radio Acidule, Dolce Vita et Cabaret Orwell». 

Avant son entrée à la RTS, le libraire de formation, a été pilier de la vie alternative à Lausanne dans les années 80, engagé notamment avec le mouvement de contestation de gauche Lôzane Bouge. Aujourd'hui, Jean-Marc Richard rappelle aussi les turbulences par lesquelles va passer le média de service public, soumis à la pression de plusieurs scrutins populaires majeurs.

Le concours «ringard», c'est du passé

«Enfin!», s'exclame Jean-Marc Richard à propos de son dernier tour de piste à l'Eurovision. Avant la victoire de la Suisse avec Nemo l'an dernier à Malmö, il avait suivi la dernière Eurovision organisée en terres helvétiques, à Lausanne en 1989, pour la radio locale Radio Acidule: «Je m'en souviens bien, car j'avais interviewé Céline Dion», explique-t-il à Keystone-ATS. La boucle est bouclée.

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Pendant des années, il a fallu se battre pour que mes collègues de la RTS consacrent même 3 minutes au concours dans leurs émissions
Jean-Marc Richard, animateur radio
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«Il y a encore quelques années, personne ne voulait commenter le Concours Eurovision de la chanson. On trouvait ce truc nul, ringard. Et maintenant tout le monde s'y intéresse», poursuit celui qui commente le show pour la RTS depuis 1992. «Pendant des années, il a fallu se battre pour que mes collègues de la RTS consacrent même 3 minutes au concours dans leurs émissions», dévoile-t-il à Blick.

Ses pronostics pour l'Eurovision 2025

Selon Jean-Marc Richard, devenu un expert en la matière, différentes tendances se dessinent parmi les candidats 2025 du concours Eurovision de la chanson. «On verra si le public veut du romantique, de l'humour ou quelque chose de plus sombre», souligne le commentateur du show pour la RTS.

Le Vaudois commence par citer la tendance des ballades romantiques. Il y place par exemple le titre «Voyage» de la candidate suisse Zoë Më ou «Maman» de Louane, qui chante pour la France. Viennent ensuite des morceaux plus sombres: c'est le cas entre autres de «Wasted love» de l'Autrichien JJ, de «Katarsis» du Lituanien Tavo Akys ou, à cheval entre le romantique et le dark, de «Mila» du chanteur serbe Princ od Vranje.

Troisième tendance, l'humour, incarné par des titres comme «Espresso Macchiato» de l'Estonien Tommy Cash, qui fait d'ailleurs grincer des dents en Italie. Ou encore la chanson suédoise «Bara bada bastu» du groupe finlandais KAJ, une des favorites pour l'instant, où trois chanteurs et joueur de bandonéon parlent d'un sauna, en pleine forêt.

Le premier parlement des jeunes en Suisse

Des clubs de rock de «Lôzane Bouge» à l'engagement politique, il n'y a qu'un pas que l'ex-agitateur devenu animateur a franchi. Celui qui n'a pas fini l'école obligatoire a participé, avec le délégué de la Ville de Lausanne Claude Joyet, à la création du «premier» parlement des Jeunes «de Suisse». Celui-ci tenait ses assemblées au club la Dolce Vita.

Jean-Marc Richard a aussi participé à plusieurs projets, comme l'Association pour le logement des Jeunes en formation (ALJF), qui permet toujours, presque 40 ans après sa création (1988), à des étudiants de se loger à petit prix dans des squats légalisés. Il y a aussi eu la mise en place du Bus pyjama, qui offre la possibilité aux jeunes de se déplacer la nuit, la création de lieux de répétition pour groupes de rock dans les locaux de la protection civile, ou du skate parc de la Chocolaterie.

Sans oublier la Télévision de la région lausannoise (Tvrl), créée en 1993 sous l'ère du syndic Daniel Brélaz. Bref, une vie professionnelle et engagée bien remplie.

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