La cité rhénane a vaincu celle de Calvin! Bâle remporte la mise et organisera l'Eurovision 2025. Le dossier bâlois — fort de son aéroport international et de sa Halle Saint-Jacques — a convaincu la SSR et l'Union européenne de radio-télévision (UER), basée à Genève. Ceux-ci ont fait part de leur décision ce vendredi 30 août à 10h00 tapantes sur YouTube.
Après Lugano en 1957 et Lausanne en 1989, l'Eurovision se dirige (enfin) vers la Suisse alémanique pour sa 69e édition. Bâle accueillera la grande finale le samedi 17 mai dans la Halle Saint-Jacques, ainsi que deux demi-finales les 13 et 15 mai. Genève avait pourtant reçu le soutien de 70 personnalités romandes, dont le souhait n'a pas été exaucé. De quoi faire soupirer avec humour sur X le rédacteur en chef de la télévision locale Léman Bleu, Jérémy Seydoux.
«La localisation stratégique de Bâle, au carrefour de l'Europe, en fait le cadre idéal pour un événement qui célèbre le pouvoir de la musique à relier les gens par-delà les frontières», explique Martin Österdahl, superviseur exécutif de l'imposant concours de la chanson, sur le site internet officiel. «En tant que ville ouverte située entre l'Allemagne, la France et la Suisse, nous franchissons tous les jours des frontières de toutes sortes. Cela cadre parfaitement avec le concours Eurovision de la chanson», poursuit Conradin Cramer, président du Conseil d'État de Bâle-Ville avant de terminer par une invitation aux touristes: «Bienvenue à Bâle!».
Des millions à poser sur la table
Sur le coup de 13h00, une conférence de presse aura lieu côté bâlois. Si la Suisse alémanique l'emporte, c'est aussi grâce à l'intérêt tout particulier du public alémanique pour cette compétition spectaculaire. Juste après le concours 2024 remporté par Nemo, Genève apparaissait comme favorite avec Zurich, écartée en même temps que le dossier conjoint de Berne et Bienne — ville de l'artiste non-binaire.
À Bâle, le budget est estimé entre 30 et 35 millions de francs. De leur côté, les autorités genevoises s'étaient engagées à débloquer 30 millions pour organiser l'événement. Pour le plus grand bonheur des jeunes UDC genevois, opposés à l'organisation de l'événement au bout du Léman, cet argent ne sera pas déboursé. Si l'investissement est important, les retombées économiques attendues sont considérables. En 2023, Liverpool hôte du concours avait enregistré une valeur ajoutée de 62 millions d'euros, précise l'ATS.
Opposants, hôtellerie... on s'organise
La machine est lancée, mais il faut peut-être s'attendre à des oppositions, voire à un référendum ou une initiative populaire — une menace brandie à Genève par les jeunes UDC et dans le cadre de la candidature Berne-Bienne. À Bâle, seule l'Union démocratique fédérale (UDF), parti ultraconservateur chrétien, s'est vocalement opposé à l'organisation du concours.
L'hôtellerie bâloise devra aussi s'adapter à cette décision. Durant la candidature, quelque 3000 chambres ont dû être pré-réservées pour le staff et les délégations des différents pays déjà inscrits, renseigne cet article du «Temps». Les touristes européens amateurs de l'Eurovision devraient affluer, mais une inquiétude persiste: le prix du séjour en Suisse. Contacté par Blick, Jean-Marc-Richard, commentateur de l'Eurovision sur la RTS depuis 30 ans, espère «que les hôteliers ne feront pas grimper les prix».
Les préparatifs sont déjà bien lancés du côté de la SSR, qui recherche déjà du monde pour compléter ses équipes en vue de l'Eurovision. La Suisse doit encore se trouver un ou une artiste la représenter durant le concours. Et qui sait... Pourquoi ne pas réaliser le doublé une année après la victoire de Nemo?
Beaucoup de déception du côté des autorités genevoises
C'est avec beaucoup de déception que le canton et la Ville de Genève ont accueilli vendredi l'annonce de l'attribution à Bâle de l'organisation du concours de l'Eurovision en 2025. Les partenaires de la candidature genevoise prennent acte de ce choix et adressent leurs félicitations à Bâle.
«Bien que la décision finale ne soit pas allée dans le sens espéré, Genève a démontré sa capacité à se fédérer en un temps record et proposer une candidature solide pour organiser l’Eurovision», relèvent le canton et la Ville dans un communiqué conjoint. Les autorités, Palexpo, Genève Tourisme et de nombreux représentants du monde politique et économique étaient derrière cette candidature.
Les autorités de Bâle-Ville «très heureuses» du choix de la SSR
Le gouvernement de Bâle-Ville «se réjouit beaucoup» de la venue de l'Eurovision Song Contest (ESC) dans la cité rhénane. Il voit dans l'organisation du plus grand évènement musical au monde une grande chance pour la renommée de Bâle et son économie.
«Bâle va tout faire pour être une bonne hôte», écrit vendredi le gouvernement cantonal en réaction à la décision de la SSR d'organiser l'Eurovision 2025 dans la troisième ville de Suisse. Le show se déroulera à la halle St-Jacques. En outre, des concerts d'anciens vainqueurs de l'ESC se produiront le jour de la finale dans le Parc St-Jacques voisin, stade du FC Bâle.
Une «rue de l'Eurovision»
Les autorités prévoient aussi «un important programme cadre» en ville pour la population et les fans venus de toute l'Europe, comprenant notamment le village de l'Eurovision avec son public viewing. En outre, la Foire de Bâle se transformera en boîte de nuit pour les membres de l'EuroClub.
Le quartier de la Steinenvorstadt, connu pour ses bars et ses cinémas, se muera en «rue de l'Eurovision». D'autres festivités sont prévues sans le Petit-Bâle, sur la rive droite du Rhin.
Le gouvernement de Bâle-Ville soumet au Grand Conseil un projet d'organisation comprenant un crédit de 34,9 millions de francs. Le parlement cantonal doit se prononcer le 11 septembre.
Le nom de Bâle fait le tour de la planète médiatique
Bâle, Basel, Basilea... le nom de la ville hôte apparaissait mercredi matin sur les sites des médias du monde entier.
Ce rendez-vous, qui en est à sa 69e édition, se déroulera dans la troisième plus grande ville de Suisse, au carrefour de trois pays (France et Allemagne). Les artistes se produiront à la halle St-Jacques qui peut accueillir 12'700 personnes. La finale aura lieu le samedi 17 mai après les deux demi-finales mardi 13 et jeudi 15.
Nemo, avec «The Code», est le premier Suisse à remporter le concours depuis 1988, année où la chanteuse canadienne Céline Dion avait concouru sous le drapeau suisse, avec la chanson «Ne partez pas sans moi».
Récemment le chanteur fribourgeois Gjon's Tears avait décroché la troisième place avec sa chanson «Tout l'univers» en 2021. La Suisse avait accueilli et remporté la première édition avec une chanson "Refrain", interprétée par Lys Assia en 1956 à Lugano. Le concours de la chanson est organisé chaque année par l'Union européenne de radio-télévision, basée à Genève, avec des dizaines de radiodiffuseurs qui participent à l'événement.