Peu de gens attendent l'élection du Conseil fédéral du 7 décembre avec plus d'impatience que deux hommes du PS: Daniel Jositsch et Pierre-Yves Maillard. Ce jour-là, un conseiller fédéral UDC sera élu en premier, probablement Albert Rösti.
Mais la carrière de ces deux hommes du PS se décidera également début décembre. Car lorsque le successeur de Simonetta Sommaruga sera connu, l'un des deux devra enterrer ses ambitions de devenir conseiller fédéral.
Daniel Jositsch ne cache pas qu'il veut devenir conseiller fédéral - le conseiller aux Etats zurichois caresse l'idée de se faire élire, même s'il n'est pas officiellement candidat pour le PS. Et le patron des syndicats Pierre-Yves Maillard s'est déjà présenté une fois. Il a toutefois été battu en 2011 par Alain Berset. Aujourd'hui, le grand objectif de Pierre-Yves Maillard est de succéder à ce dernier. Parmi les conseillers fédéraux PS, il ne peut y avoir qu'un vainqueur.
Tout dépendra de la région
Si l'Assemblée fédérale élit une femme de Suisse alémanique pour succéder à Simonetta Sommaruga, Daniel Jositsch devra se trouver une nouvelle cible. Le successeur de Alain Berset devra alors obligatoirement venir de Suisse romande. C'est ce qu'ont toujours fait les socialistes.
Daniel Jositsch espère donc qu'une femme romande succédera à Simonetta Sommaruga. Apparemment, le professeur de droit pénal fait déjà de la publicité pour des candidates romandes. C'est exactement l'inverse pour Pierre-Yves Maillard: il doit espérer une Suissesse alémanique pour conserver ses chances de succéder à Alain Berset.
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Il faut une femme
Actuellement, Daniel Jositsch et Pierre-Yves Maillard n'ont pas accès à la chambre du Conseil fédéral. La direction du PS a fait comprendre plus que clairement que seul une politicienne rentrerait en ligne de compte. Il est difficilement imaginable que le groupe parlementaire s'y oppose: quatre ans après la grande grève des femmes, le parti de l'égalité ne peut pas se permettre d'entrer en campagne avec deux conseillers fédéraux masculins.
Et si Daniel Jositsch se laissait hisser au Conseil fédéral en dehors de son parti, il serait alors moins qu'un demi-conseiller fédéral pour la gauche. Et en tant que magistrat de l'UDC, il aurait beaucoup de mal à se faire une place au sein du gouvernement national.
De nouveaux ennuis pour Pierre-Yves Maillard
Il faut donc trouver une femme. Pour l'instant, tout porte à croire qu'elle viendra de Suisse alémanique. La conseillère aux États Eva Herzog et la conseillère nationale Flavia Wasserfallen sont les favorites.
Mais même dans ce cas, Pierre-Yves Maillard n'est pas le successeur idéal d'Alain Berset. Du côté des Suisses allemands, un autre nom circule déjà dans ce cas. Celui du chef de groupe Roger Nordmann, qui s'engage justement avec beaucoup de passion pour une élection exclusivement féminine.