Qu'est-ce qui se cache derrière ce phénomène?
La poussière du Sahara fait (encore) son grand retour en Suisse

De l'air enrichi de particules de poussière en provenance du Sahara a atteint la Suisse ce week-end. Ce n'est pas la première fois cette année que les nuages de sable troublent le ciel dans notre pays. Qu'est-ce qui se cache derrière ce phénomène troublant?
Publié: 30.04.2024 à 16:03 heures
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Ce week-end, de l'air enrichi en poussière du Sahara nous est à nouveau parvenu. Mais pas aussi intensément qu'ici, il y a deux ans, dans le canton de Nidwald.
Photo: keystone-sda.ch
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Denis Molnar

Dimanche, de l'air enrichi en poussière du Sahara a atteint le ciel suisse. Comme une impression de déjà-vu. Le printemps est une période typique pour observer ce phénomène. A Pâques, les Suisses ont déjà pu admirer une très forte concentration de sable dans l'air (et sur leur capot).

Depuis, l'événement s'est répété plusieurs fois. Le week-end dernier et en début de semaine, la concentration de poussière n'était toutefois pas aussi intense que pendant les jours fériés en question. Mais comment explique-t-on ce phénomène troublant? Blick vous dit tout.

Comment la poussière du Sahara arrive-t-elle jusqu'à nous?

«Il faut d'abord qu'il y ait une zone de perturbation dans la région désertique pour que la poussière soit soulevée et s'accumule dans l'air», explique Michael Eichmann de MeteoNews. «Les plus grosses particules tombent à nouveau en plus grand nombre au sol, les plus petites s'accumulent dans les couches supérieures de l'atmosphère et sont transportées.» 

Mais pourquoi le sable revient-il maintenant? «Pour cela, il faut un courant méridional, qui souffle du sud vers le nord. C'est le cas dans la situation actuelle avec une dépression sur l'Afrique du Nord et une autre dépression sur les Iles Britanniques, car l'air circule dans le sens inverse des aiguilles d'une montre autour de ce couloir de basse pression et transporte ainsi la poussière vers l'Europe centrale», précise l'expert.

Où est passée la coloration orange cette fois-ci?

Bien qu'il ait soufflé de la poussière du Sahara sur l'Europe ce week-end et au début de la semaine, la couleur orange aussi marquée qu'à Pâques n'a pas été aussi visible. «Cela s'explique par le fait que la poussière du Sahara n'était pas encore vraiment arrivée ici ce week-end. Elle se trouvait davantage au-dessus de la France et de la Suisse romande», détaille Michael Eichmann. 

D'autres critères jouent aussi un rôle dans l'intensité de la coloration orange. Par exemple, l'altitude à laquelle se trouve la poussière et bien sûr, la concentration de poussière. «Une coloration est le plus visible au lever ou au coucher du soleil par temps légèrement nuageux.»

Quelle est la fréquence des épisodes de poussière du Sahara?

Pas facile de répondre à cette question. Les cas enregistrés d'épisodes de poussière du Sahara ne sont pas disponibles depuis longtemps. «La station de mesure du Jungfraujoch effectue des mesures depuis 20 ans. Entre 10 et 35 événements y sont enregistrés chaque année. La fourchette va de 200 à 650 heures et est donc très large. Il est difficile de dégager une tendance», analyse le météorologue de MeteoNews. Ce que l'on peut retenir, c'est qu'il y a une grande variabilité d'une année à l'autre et que les épisodes de poussière saharienne sont aujourd'hui de plus en plus communiqués.

Mais «la multiplication des épisodes de poussière du Sahara en direction de l'Europe et de l'Atlantique au cours des derniers mois» suit un modèle, écrit MétéoSuisse. Celui-ci avait déjà été marqué lors des hivers précédents. «Outre le nombre d'événements, la longue durée de certains d'entre eux ainsi que leur intensité étaient également frappantes.»

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