Quand deux parents se déchirent pour leur fils
Un papa privé de son enfant fustige une décision de la protection de l'enfance, qu'il juge arbitraire

Depuis deux ans, David K. se bat pour la garde de son fils: «Mon ex-femme l'a enlevé!», martèle ce papa. Il accuse l'autorité bâloise de protection de l'enfance de décision arbitraire, favorable à la mère. Cette dernière évoque, de son côté, des violences domestiques...
Publié: 24.06.2024 à 20:02 heures
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Dernière mise à jour: 24.06.2024 à 21:52 heures
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Le fils de David K. est au cœur d'une guerre qui oppose ses deux parents.
Photo: STEFAN BOHRER
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Raphael Rauch

L'histoire d'amour semblait parfaite lorsque David K.* a épousé la française Sarah B.*, une union célébrée par un rabbin en Israël. C'était en 2020...

Entre-temps, les choses se sont un peu gâtées et le couple est séparé. Sarah a évoqué des violences domestiques. Et David s'est retourné contre l'autorité de protection de l'enfant et de l'adulte de Bâle. Mais reprenons les choses dans l'ordre.

En 2021, le petit Benjamin* est venu au monde. Puis en 2022, après une visite chez ses parents en France, Sarah n'a plus voulu retourner en Suisse. Deux mois après, le couple est allé voir un rabbin, David K. est ensuite reparti à Bâle avec Benjamin.

Sarah B., qui prévoyait de les rejoindre un jour plus tard, «s'est retrouvée devant l'appartement avec cinq personnes pour enlever l'enfant. La police a alors été alertée». C'est à ce moment que la protection de l'enfance a pris la décision de confier l'enfant à sa mère, le père n'ayant plus qu'un simple droit de visite.

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«Je retrouvais parfois mon fils dans un état lamentable»
David K.
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David K., lui, défend une version différente des faits. «Lors de chaque remise, notre fils criait et se débattait autant qu'il pouvait. Il voulait rester avec moi et non chez sa mère», confie le papa. «Je retrouvais parfois mon fils dans un état lamentable. Le directeur de l'autorité de protection de l'enfant et de l'adulte ne s'intéresse absolument pas au bien-être de l'enfant.»

Des accusations de violence domestique?

Sarah B., elle, raconte une tout autre histoire et parle même de violence domestique. Selon le dossier que Blick a pu consulter, elle aurait ainsi porté plainte contre son mari pour coups et blessures. «Il m'a enfermée et ne voulait pas que je quitte l'appartement. Il m'a poussée, je suis tombée dans le couloir. Il m'a aussi étranglée, m'a tiré les cheveux, m'a cogné la tête contre le radiateur et m'a giflée», a déclaré la mère dans le procès-verbal. Un examen médico-légal réalisé un peu plus tard n'a toutefois pas révélé de blessures physiques chez elle.

David K. conteste d'ailleurs les accusations portées contre lui: «Elle ment pour me prendre mon fils. En tant que juive orthodoxe, elle prend un bain rituel une fois par mois. Si j'avais battu ma femme, tout le monde s'en serait aperçu et aurait donné l'alerte!»

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«Je ne comprends pas pourquoi la protection de l'enfance croit de manière totalement unilatérale mon ex-femme»
David K.
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Selon lui, Sarah B. n'aurait porté des accusations de violence que lorsque le conflit pour la garde de leur enfant a éclaté. Il précise également: «Elle a suivi une psychothérapie pendant neuf mois. Il n'a jamais été question de violence. Je ne comprends pas pourquoi la protection de l'enfance croit de manière totalement unilatérale mon ex-femme.»

Mais des preuves d'agression accableraient David K: lors d'une remise, il aurait ainsi filmé son ex-femme, avant de la jeter à terre. Le service d'assistance de Bâle-Campagne a évoqué une «agression physique pendant la remise». Sarah B. a également porté plainte à Bâle, mais les autorités n'y ont pas donné suite, précise David K: «Je pars du principe que la procédure sera classée.» La mère n'a pas souhaité s'exprimer sur cette affaire, de même que le Ministère public bâlois.

La justice française a rendu son jugement

En mars, un tribunal familial français a rendu un jugement en faveur du père, plaidant pour une garde confiée au papa et laissant une pension alimentaire à la charge de la maman. Le tribunal a par ailleurs demandé que l'autorité parentale soit exercée conjointement.

Depuis, Sarah B. serait retournée vivre en Suisse, rendant caduc le jugement français. C'est donc la décision de l'autorité de protection de l'enfance qui s'applique à nouveau: «L'Office de la population a confirmé à la protection de l'enfance que mon ex-femme n'habite pas du tout en Suisse. Le directeur de la protection de l'enfance affirme le contraire et fait fi d'un jugement français. C'est un scandale! Ils pourraient lancer un avis de recherche international contre la mère, mais rien n'est fait», critique le père.

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«La protection de l'enfance peut faire ce qu'elle veut, il n'y a aucune surveillance»
David K.
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Ce dernier a intenté un procès contre la protection de l'enfance devant la Cour d'appel, mais n'a pas de grands espoirs: «Ils peuvent faire ce qu'ils veulent, il n'y a aucune surveillance. Ils procèdent de manière manipulatrice.»

Nouvelle plainte à Paris

David K. a déposé une nouvelle plainte devant un tribunal à Paris: «Mon fils doit m'être remis immédiatement, sinon sa mère risque une amende de 100 euros par jour. Il faut qu'elle soit provisoirement privée de son droit de visite et l'exécution de cette mesure doit être contrôlée par la police si nécessaire», exige aujourd'hui le père de l'enfant.

La protection de l'enfance, en revanche, fait savoir qu'elle rejetait «avec la plus grande fermeté les reproches du père» et qu'elle ne souhaitait pas s'exprimer sur la procédure en cours.

La présomption d'innocence s'applique à toutes les parties.

* Noms modifiés

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