Si le bonheur est dans le pré, comme le veut le fameux film avec Sabine Azéma et Michel Serrault, les Suisses semblent préférer être malheureux et vivre à proximité d'un centre urbain. C'est du moins le résultat d'une étude menée par la Banque Raiffeisen.
L'étude montre à quel point le prix d'un bien immobilier augmente avec la diminution du temps de trajet vers un centre urbain. Résultat: autour de Zurich, chaque minute de trajet en moins augmente le prix d'une maison individuelle d'environ 21'000 francs. Pour un appartement en copropriété, ce chiffre s'élève à 15'500 francs. Un quart d'heure de trajet en moins revient à respectivement 315'000 et 232'000 francs, si l'on s'en tient à ces deux exemples.
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L'emplacement et encore l'emplacement
L'étude Raiffeisen a estimé les prix d'une maison individuelle (construction neuve, 5 chambres, 750 mètres cubes de surface habitable et 400 mètres carrés de terrain) et d'un appartement en copropriété (construction neuve, 4 pièces et 100 mètres cubes de surface habitable) en fonction de leur éloignement dans le temps du grand centre urbain le plus proche.
Selon les auteurs, l'accessibilité des centre-villes reste l'un des critères les plus importants lors de l'achat d'une maison, même après le Covid et l'avènement du télétravail. Et cela se reflète dans le prix. En matière d'immobilier aussi, il est évident que le temps, c'est de l'argent. «Le marché joue sur les bons emplacements», explique Martin Neff, économiste en chef de Raiffeisen Suisse.
Un tiers des maisons seulement valent moins de 750'000 francs
Face à la flambée des prix de l'immobilier, Raiffeisen essaie de voir le verre à moitié plein: «il y a encore des maisons individuelles abordables en Suisse», nous dit Martin Neff. Puis se voit obligé de relativiser cette bonne nouvelle: «Mais pas dans les meilleurs endroits.»
Fin septembre 2021, seul 30% de toutes les maisons individuelles en vente sur les portails Internet se vendaient pour moins de 750'000 francs, 13% pour moins de 500'000. Mais ces maisons se trouvent dans des régions fortement isolées, comme celles de Loèche (VS), de Thal (SO), de Tre Valli (TI), du Jura, de l'arrière-pays glaronnais, de la Mesolcina GR ou de l'Entlebuch LU. Dans ces régions, 90% des maisons individuelles sont proposées à moins d'un million de francs. Soit en dessous de la moyenne des maisons proposées en vente.
(Adaptation par Jocelyn Daloz)