Les prochaines semaines seront inconfortables pour Israël. Lors de l'assemblée générale de l'ONU à New York, les actions menées par le gouvernement de Benjamin Netanyahu à Gaza seront l'un des thèmes centraux.
Les pays arabes en particulier veulent dénoncer la double morale de l'Occident: lorsqu'il s'agit de l'Ukraine, le droit international est considéré comme souverain pour protéger le pays. Lorsqu'il s'agit de la réaction démesurée d'Israël face à l'attaque du Hamas, le droit international et la Convention de Genève ne sont soudainement plus aussi importants.
Les Etats arabes ont le vent en poupe depuis La Haye (Pays-Bas): la Cour internationale de justice a condamné cet été la politique de colonisation d'Israël comme étant contraire au droit international.
Dans une première analyse que Blick a pu consulter grâce à la loi sur la transparence, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) conclut: «Le jugement est très clair et semble solidement fondé sur le plan juridique. L'occupation de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de Gaza est jugée illégale. Il poursuit: Tous les pays ne doivent pas reconnaître la situation illégale comme légale et ne doivent pas apporter leur soutien à la poursuite de la situation illégale.»
Le Seco conseille les entreprises suisses
L'économie suisse est également concernée. Comme le confirme le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) à Blick, il conseille les entreprises sur les risques potentiels: «Le Conseil fédéral attend des entreprises qu'elles respectent, outre les droits de l'homme, le droit international humanitaire, souligne le Seco. Si le Seco apprend qu'une entreprise fait du commerce avec des colonies, y investit ou participe à un appel d'offres public, le Seco prendra contact avec l'entreprise. En collaboration avec d'autres départements compétents, le Seco sensibilise les entreprises concernées afin de leur expliquer le contexte, la problématique liée au droit international et les risques juridiques de leurs activités dans les territoires palestiniens occupés.»
Le Seco ne souhaite pas s'exprimer sur des entreprises ou des branches en particulier. Auparavant, Migros et Coop vendaient des dattes en provenance des territoires occupés – les deux entreprises indiquent avoir cessé cette activité depuis longtemps.
Coop confirme toutefois vendre un houmous en provenance des territoires occupés, à savoir un houmous casher de Shamir Salads. Le houmous est importé par une entreprise suisse et l'étiquette mentionne Israël comme pays d'origine. Coop annonce qu'elle va faire modifier l'étiquette: A l'avenir, il devrait être déclaré que le houmous provient des territoires occupés.
Du côté de la science, les conséquences de l'avis de la CIJ ne sont pas claires. Selon le Secrétariat d'État à la formation, à la recherche et à l'innovation, il existe une coopération de recherche avec les territoires occupés par Israël, par exemple entre une professeure de l'EPF et l'université d'Ariel. «Il s'agit de recherche fondamentale sur un nouveau design de batterie, fait savoir l'EPF. La coopération remonte à quelques années, lorsque le partenaire était encore dans d'autres universités.»