Proche de l'extrême droite
Des sections des Jeunes UDC veulent destituer leur cheffe de la stratégie

La responsable de la stratégie des Jeunes UDC, Sarah Regez, provoque de vives réactions au sein du parti. Ceci après une rencontre avec des milieux d'extrême droite. Plusieurs sections cantonales se rebellent contre la direction du parti et demande sa destitution.
Publié: 02.04.2024 à 19:14 heures
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La politicienne des Jeunes UDC de Bâle-Campagne Sarah Regez a participé à une manifestation organisée par des extrémistes de droite.
Photo: STEFAN BOHRER
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Daniel Ballmer

C'est l'escalade au sein des Jeunes UDC. La responsable de la stratégie Sarah Regez doit quitter son poste, selon certaines sections. Dans une lettre commune, six présidents cantonaux des jeunes partis demandent le départ de Sarah Regez jusqu'à ce que tous les reproches soient clarifiés.

Après une enquête, Blick a révélé que la politicienne de l'UDC a participé à une rencontre avec l'extrémiste de droite Martin Sellner. Le planificateur autrichien de «remigration» s'est produit dans le canton de Zurich, avec le groupe militant Junge Tat, qui est d'ailleurs surveillé par les services de renseignement suisses.

«Nous voulons pouvoir nous regarder dans le miroir»

Trop c'est trop! Les sections des Jeunes UDC de Bâle-Ville, des Grisons, de Soleure, de Schaffhouse, de Thurgovie ainsi que de Säntis (Appenzell Rhodes-Extérieures) ont demandé à leur parti de «se démarquer clairement des groupements extrémistes» et de «s'engager en faveur de l'ordre fondamental démocratique».

«Nous avons laissé à la direction du parti suffisamment de temps pour réagir», déclare Demi Hablützel, présidente des Jeunes UDC de Bâle-Ville. Comme cela n'a pas été fait dans l'immédiat, les sections cantonales auraient décidé d'agir. «Il est important pour nous de donner un signal, y compris à l'extérieur de nos cantons.» Les Jeunes UDC ne doivent pas être liés aux courants d'extrême droite. «Nous voulons pouvoir nous regarder dans le miroir le matin. L'extrémisme de droite n'a rien à voir avec les valeurs que nous défendons!»

Le parti mère ne se brûle pas les doigts

C'est pourquoi les six sections demandent à la Bâloise Sarah Regez de suspendre pour l'instant son activité à la direction du parti en tant que responsable de la stratégie des Jeunes UDC Suisse. Une éventuelle démission ou exclusion est à envisager.

«Il est important pour nous de faire le point en interne», explique Demi Hablützel. Sarah Regez devrait également avoir l'occasion de s'exprimer. La présidente des Jeunes UDC bâlois souligne qu'il faut éviter de tirer à la va-vite. «Mais nous voulons donner un signal.»

Le parti mère semble préférer ne pas se brûler les doigts avec les querelles des Jeunes UDC. «Les Jeunes UDC sont un parti indépendant, explique le président de l'UDC Marcel Dettling. Ce n'est pas à l'UDC de commenter les événements en leur sein.»

Le président ne veut rien savoir

Le nouveau président des Jeunes UDC, Nils Fiechter, qui entretient une relation privée avec Sarah Regez, ne veut pas s'exprimer pour Blick sur les revendications internes du parti. «Les questions internes sont traitées en interne au sein des Jeunes UDC Suisse.» Il aurait d'ailleurs muselé ses collègues de parti lors d'une réunion en visioconférence: «Quiconque prend ses distances sera perdant.»

Nils Fiechter ne veut rien savoir des reproches de proximité avec les courants d'extrême droite. Il passe plutôt à la contre-offensive: «Ce qui se passe ici est pourtant évident. L'UDC et les Jeunes UDC ont de bonnes solutions qui sont prêtes à être mises en œuvre pour résoudre les problèmes dans le domaine de l'asile. Et aussi sur la thématique de l'immigration de masse. La classe politique, qui a provoqué ces dysfonctionnements par sa 'politique', veut maintenant le dissimuler et place toute personne qui évoque cet échec dans un camp d'extrême droite», poursuit le jeune président.

La lettre commune des différentes sections cantonales montre clairement que cette attitude se heurte à une résistance même au sein du parti. Lors d'une manifestation organisée par les Junge Tat à Tegerfelden, le radical de droite Martin Sellner a été arrêté et expulsé par la police cantonale argovienne. Les Jeunes UDC argoviens se sont ensuite solidarisés avec l'Autrichien, ce qui a à nouveau suscité des critiques. La section argovienne s'est finalement distanciée des positions d'extrême droite après les critiques.

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