Procès pour viol dans les Grisons
La question du juge fait scandale: «Pourquoi n'avez-vous pas serré les jambes?»

Les questions posées par le juge lors d'un procès pour viol aux Grisons ont suscité la colère. Des avocats demandent sa démission.
Publié: 08.11.2024 à 12:13 heures
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Dernière mise à jour: 08.11.2024 à 16:40 heures
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Le procès pour viol d'un juge fait la une des journaux.
Photo: Sandro Zulian
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Jessica von Duehren et Sandro Zulian

Le procès pour viol devant le tribunal régional de Plessur (GR) fait la une des journaux dans tout le pays. Un juge grison est accusé d'avoir violé dans son bureau, fin 2021, sa stagiaire alors âgée de 24 ans. Les deux jours de procès ont permis de mettre en lumière de nombreux détails.

Mais pour la victime présumée, l'interrogatoire mené par le juge s'est transformé en un violent parcours du combattant. Une question a particulièrement suscité la colère. Des juristes demandent des mesures. «Vous n'êtes pas mal bâtie, a lancé le juge à la jeune femme au premier jour du procès. N'auriez-vous pas dû mieux serrer les jambes?» Le juriste de Coire Jean-Pierre Menge a demandé la démission immédiate du juge régional, comme le rapporte le «Südostschweiz».

Violences contre les femmes: besoin d'aide?

Vous, ou l'une de vos proches, êtes victime de violences de la part d'un partenaire ou d'un proche? Voici les ressources auxquelles vous pouvez faire appel.

En cas de situation urgente ou dangereuse, ne jamais hésiter à contacter la police au 117 et/ou l'ambulance au 144.

Pour l'aide au victimes, plusieurs structures sont à votre disposition en Suisse romande, et au niveau national.

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Ligne rouge franchie

«Une telle question doit être qualifiée de coup grossier porté au visage de la victime», écrit-il dans une lettre adressée au journal. Et le nouveau droit pénal en matière de violence sexuelle est clair. Les cas où la victime est paralysée par la peur (état de sidération) sont considérés comme des viols. Selon lui, le juge a franchi une ligne rouge. Un juge zurichois aurait également contacté le journal par mail après le procès: «Cette question ahurie laisse supposer un préjugé. J'aurais demandé le jour même la récusation du juge.»

Après le premier jour du procès, Blick s'était également interrogé sur les questions intimes du panel de juges posées à la victime. Markus Oertle, avocat au cabinet Landmann & Partner à Zurich, nous expliquait: «On ne peut pas traiter le cœur de l'affaire de manière générale. Le tribunal doit entendre en direct, de sa propre perception, les principaux témoins.»

Le jugement se fait par écrit

Pour ce faire, des questions détaillées et intimes doivent être posées. «Et tout le monde s'accorde à dire que c'est une grande charge pour la victime.» Malgré tout, l'accusé doit être protégé d'un jugement erroné.

La défense demande l'acquittement. Le jugement écrit est attendu pour le 8 novembre. En attendant, le juge régional ne veut pas s'occuper de «questions secondaires», comme il l'écrit en réponse à Blick. «Nous sommes en phase de délibération et je me concentre sur l'essentiel, précise-t-il. Mais je m'en occuperai ultérieurement.»

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