Le coprésident du Parti socialiste suisse, Cédric Wermuth, plaide pour que la Suisse intègre une structure européenne de sécurité. Les collaborations militaires doivent être repensées avant tout avec l'Union Européenne, insiste l'Argovien lundi dans la presse.
«D'une manière ou d’une autre, nous devons soutenir la coalition qui se met en place, avec Emmanuel Macron et Keir Starmer en tête», déclare Cédric Wermuth au Temps, face à ce qu'il qualifie de «trahison par le gouvernement néofasciste» de Trump». Il fait allusion à la «coalition des pays volontaires» que Paris et Londres tentent de constituer afin de garantir une éventuelle paix en Ukraine.
Cette structure européenne de sécurité est en train de se créer, «même s’il y a beaucoup d’interrogations», dit l'Argovien, qui estime que c'est le seul partenaire «fiable» de la Suisse. Celle-ci doit donc réfléchir à la construction d'une sécurité civile, et les collaborations militaires ne doivent plus être pensées uniquement avec l'OTAN - ce à quoi le PS s'oppose - mais avant tout avec l'UE.
Action militaire exclue
«Nous devons enfin apporter notre contribution à la défense de l'Europe démocratique et sociale», renchérit le conseiller national argovien dans la NZZ. A ce titre, il peut imaginer que la Suisse cofinance des forces armées européennes de défense. En fin de compte, la Suisse profit aussi de cette protection de l'Europe, d'autant plus si l'Amérique se retire de l'OTAN.
Une action sur le plan militaire reste exclue, mais la Suisse peut aider à la reconstruction de l’Ukraine, réitère Cédric Wermuth. Concernant le montant de 500 milliards d’euros évoqué, il juge «ridicule» les 5 milliards de francs proposés pour ces dix prochaines années.
Si une contribution helvétique de 20 à 25 milliards de francs serait plus proportionnée, le socialiste juge réaliste au moins un doublement des fonds. On pourrait utiliser les avoirs de la banque centrale russe gelés en Suisse, environ 7 milliards, et l’argent des oligarques russes, environ 5 milliards. «C'est une question de volonté politique».