La droite du Parlement n'aura pas attendu longtemps avant de faire valoir ses exigences en matière de sécurité. Moins d'une semaine après le débat sur l'Ukraine au National, la commission de politique de sécurité de cette Chambre dépose une motion chargeant le Conseil fédéral de proposer une augmentation progressive des dépenses consacrées à l’armée à partir de 2023.
Ces dépenses devraient atteindre au minimum 1% du PIB au plus tard en 2030, soit un budget militaire d'environ sept milliards de francs. La décision a été prise par 13 voix contre 9, indiquent mardi les services du Parlement.
Réponse à la situation géopolitique actuelle
Pour la majorité, «la situation géopolitique actuelle met en évidence une augmentation des défis auxquels l’armée doit faire face, laquelle nécessite un relèvement des dépenses idoines.» La part du budget affectée à la grande muette n'a cessé d'être réduite ces dernières années. Cela a entraîné un retard dans la modernisation de l’armée et une insuffisance dans l'équipement des formations.
En augmentant les dépenses progressivement, on accélèrera la modernisation de l'armée suisse, on comblera les lacunes existantes et mettra en oeuvre plus rapidement les projets d’acquisition d’armements. Cette augmentation est modeste et financièrement viable, selon la commission.
Compétences militaires et civiles pour la cyberdéfense
De son côté, une minorité estime que toute augmentation de ces dépenses doit être débattue dans un cadre plus large. Avant de prendre une décision, il faut mener une analyse détaillée du conflit actuel et de ses répercussions. Selon elle, il faut attendre le complément au rapport sur la politique de sécurité 2021 qui sera publié fin 2022.
La commission veut aussi être active sur les cyberattaques et les moyens d'y répondre. Elle a décidé de déposer un postulat sur la notion de subsidiarité dans le domaine. Le Conseil fédéral devra se pencher notamment sur la séparation des compétences militaires et civiles en matière de cyberdéfense, qui n'est plus défendable compte tenu des risques que peuvent représenter les cyberattaques.
(ATS)