Menacée en raison d'un manque d'effectifs, la permanence sur le pont Bessières lors des fêtes de fin d'année, aura bien lieu en 2024. Du 23 décembre à 14h jusqu'au 3 janvier à 8 heures, quelque 45 bénévoles se relaieront nuit et jour, 24 heures sur 24, autour du traditionnel feu, pour la 44e année consécutive.
Les organisateurs avaient lancé un appel au début novembre dans le quotidien «20 Minutes» pour trouver 25 à 30 nouveaux bénévoles. C'est peu dire qu'ils ont été entendus. «Nous avons reçu plus d'une cinquantaine de candidatures, jusqu'à dix par jour. Encore aujourd'hui, je reçois entre deux et trois candidatures quotidiennement. Je leur dis de se reproposer l'an prochain», a raconté le coordinateur de l'initiative, Herbert Stock, à Keystone-ATS.
Les candidats venaient de Lausanne, mais également de Fribourg, de Neuchâtel et d'autres régions. «J'ai été supris par cet élan de solidarité. Je savais que ce pont constitue une sorte d'emblème sinistre pour Lausanne, mais je ne pensais qu'autant de personnes étaient prêtes à venir y assurer une permanence», a-t-il poursuivi.
L'humanité en commun
Parmi les nouveaux bénévoles, «beaucoup ont une histoire personnelle, souvent sombre liée à ce pont, comme la perte d'un proche», a expliqué Herbert Stock. Hormis cela, leur profil est très varié: hommes et femmes, de 18 à passé 70 ans, psychologue, infirmière ou coiffeuse. «On est neutre de tout, avec l'humanité en commun», résume le coordinateur.
Pendant une dizaine de jours, ces hommes et ces femmes se relaieront autour du feu toutes les huit heures, par groupe de 2 à 4 bénévoles. L'origine du feu solidaire sur le pont Bessières remonte à décembre 1980 lorsqu'un témoin d'un suicide avait décidé d'occuper les lieux chaque Noël pour dissuader les personnes esseulées. C'est depuis devenu une institution à Lausanne.