Sept familles françaises reprochent au réseau social TikTok, et à son algorithme, d'exposer leurs adolescentes à des contenus qui les mettent en danger. Parfois jusqu'à l'extrême, jusqu'à ce qu'elles mettent fin à leurs jours. À l'image de deux d'entre elles, qui se sont suicidées à 15 ans. La mère de Marie, l'une des deux, avait déjà porté plainte contre le géant chinois.
Réunies autour du collectif Algos Victima, les parents des défuntes et cinq autres familles, qui estiment que le réseau aurait déclenché «la dégradation de l'état de santé physique et mentale de leurs enfants», ont saisi la justice. Il s'agit de la première plainte de ce genre de l'histoire de la France.
Un combat porté par Maître Laure Boutron-Marmion, avocate pénaliste spécialisée dans la défense des mineurs. Sur les ondes de France info, elle commente: «Notre recours abonde de pièces et de preuves tangibles pour chacune des histoires de ces sept familles.»
Ados chinois mieux protégés
Il s'agirait de mettre TikTok face à ses responsabilités. Et prouver que ses algorithmes ont exposé les adolescentes en question à des contenus qui les ont mises en danger. Notamment via de nombreuses vidéos faisant la promotion du suicide, de l'automutilation ou des troubles alimentaires.
Pour l'heure, le réseau social s'en lave les mains, de ce genre de cas. Et cela hérisse les poils de Maître Boutron-Marmion: «Il n'est plus possible de la part des plateformes de réseaux sociaux, en particulier de TikTok, d'adopter encore ce discours qui consisterait à dire que ce n'est pas leur affaire puisque ce n'est pas leur contenu», estime l'avocate.
Pour elle, quoi qu'il en soit, c'est TikTok qui est «à la manœuvre». La preuve: «La version chinoise est beaucoup plus édulcorée, et ces contenus-là n'ont pas lieu d'être. Ils n'existent pas sur la plateforme», ou plutôt sa version dédiée aux Chinois, souligne-t-elle.