Pour instaurer un «bruit de fond positif»
Economiesuisse pourrait investir plusieurs millions pour promouvoir le dossier européen

Le Conseil fédéral se dirige vers la phase décisive des négociations avec l'Union européenne. Economiesuisse est prêt à intervenir à hauteur de plusieurs millions en cas d'une éventuelle campagne de votation.
Publié: 08.12.2024 à 21:11 heures
1/5
Les négociations entre la Suisse et l'Union européenne entrent dans la dernière ligne droite.
Photo: ANTHONY ANEX
Raphael_Rauch (1).jpg
Raphael Rauch

Vendredi soir à Berne: la présidente de la Confédération, Viola Amherd, s'entretient avec le Mouvement européen Suisse. Elle n'a pas besoin de faire beaucoup de publicité pour le dossier européen, elle a déjà convaincu la majorité des personnes âgées présentes dans la salle.

A la fin de son discours, la conseillère fédérale ne peut s'empêcher de lancer une pique à la «Boussole/Europe». Viola Amherd parle d'une vision globale – de paix et de stabilité. Et conclut: «A ce stade, je renonce à l'image de la boussole éprouvée.»

«
Le oui au dossier européen nous apporte la meilleure stabilité dans la voie que nous avons choisie depuis 1999
Eric Nussbaumer, conseiller national du Parti socialiste
»

Un «non» aurait des conséquences néfastes

L'initiative «Boussole/Europe», qui combat le dossier européen, et l'initiative 10 millions pour la Suisse de l'UDC, représentent des éléphants dans la pièce. L'ancien président du Conseil national Eric Nussbaumer (PS) déclare: «Le oui au dossier européen nous apporte la meilleure stabilité dans la voie que nous avons choisie depuis 1999. Mais un non aura des conséquences.»

Il fait référence à l'impact négatif pour l'économie. Face à cette situation, le conseiller national et entrepreneur Simon Michel (PLR) annonce qu'Economiesuisse va mettre la main à la poche pour un montant de plusieurs millions afin d'assurer un «bruit de fond positif». Le message de ces deux conseillers nationaux dissemblables: proposer des solutions constructives plutôt qu'un discours anti-UE en boucle.

Qui passera devant la presse?

On ne sait pas encore qui se présentera devant les médias le 20 décembre pour communiquer l'issue présumée positive des négociations – le Conseil fédéral, comme l'a appris Blick, planche actuellement sur un concept de communication.

Tout est possible, d'un petit format – avec le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis comme principal communicant – à un grand format avec quatre conseillers fédéraux. Il est en effet probable que la présidente de la Confédération, Viola Amherd, se présente devant la presse avec Ignazio Cassis, le ministre de la Justice, Beat Jans, et le ministre de l'Economie, Guy Parmelin.

Guy Parmelin: le joker du Conseil fédéral

Tous les partis, à l'exception de l'UDC, ont un grand intérêt à ce qu'un représentant de l'UDC annonce également la conclusion. Pour le ministre de l'Economie Guy Parmelin, cela serait possible sans perdre la face: l'importance du programme de recherche européen «Horizon Europe» n'est même pas remise en question par ses collègues de parti.

Le samedi avant Noël, le 21 décembre, Ursula von der Leyen devrait alors venir en Suisse – et non pas le 20 décembre, comme cela avait été annoncé dans un premier temps. La date de la poignée de main est avant tout symbolique. En janvier et février, le travail se poursuivra: d'abord avec un examen juridique des textes de négociation, puis avec une consultation.

Selon un scénario, la future présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, pourrait ensuite s'envoler pour Bruxelles afin de procéder à la signature. Le message serait ensuite transmis au Parlement – et le travail recommencerait. Mais l'issue reste incertaine. 

Découvrez nos contenus sponsorisés
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la