Pour frimer aux apéros
Voici les 5 livres qu'il faut avoir lus en 2023 (et pourquoi)

Pour la seconde année consécutive, à l'approche du réveillon, Blick vous parle de littérature (populaire). Voici notre sélection des cinq livres qu'il faut avoir lus en 2023 pour pouvoir se la péter aux apéros.
Publié: 30.12.2023 à 14:11 heures
Blick a sélectionné pour vous cinq livres qui ont compté en 2023, tous genres confondus. (Image d'illustration)
Photo: Pexels
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Daniella GorbunovaJournaliste Blick

Vous aimez bien lire, vous avez du temps pour le faire en cette période creuse de l’année (ou, au moins, durant votre gueule de bois du 1er janvier), mais vous ne savez pas vraiment comment choisir votre prochain voyage dans l’imaginaire? Dans ce cas, vous êtes au bon endroit.

Comme l’année dernière, Blick sort sa liste — absolument subjective et non exhaustive — des cinq livres les plus incontournables (et tout sauf ennuyeux) de 2023. Romans, essai et BD… Il y en a pour tous les goûts. Voici les cinq œuvres que nous avons sélectionnées pour vous, et pourquoi.

Une malingre rentrée littéraire et l'IA

Un peu de contexte: l'année 2023 n'a pas été une grande année pour la littérature. La dernière rentrée littéraire en France, par exemple, a même été décrite comme la «moins prolifique du siècle» par le magazine spécialisé de l'Hexagone «Livres Hebdo». Avec «seulement» 466 nouveaux romans, contre une moyenne qui se situe habituellement à plus de 600 livres.

Pendant ce temps, de l'autre côté de l'Atlantique, des distributeurs comme Amazon tentent de contrer les impacts de l'«Open IA» sur le marché du livre. En effet, avec la popularisation de l'utilisation de l'intelligence artificielle, des textes créés de toute pièce par cette dernière pullulent sur le marché.

À tel point que le géant étasunien du commerce en ligne a décidé de limiter le nombre de livres autopubliés par des auteurs indépendants. Ce sera désormais maximum trois par jour, comme le rapportait «The Guardian» cet automne.

Un peu de contexte: l'année 2023 n'a pas été une grande année pour la littérature. La dernière rentrée littéraire en France, par exemple, a même été décrite comme la «moins prolifique du siècle» par le magazine spécialisé de l'Hexagone «Livres Hebdo». Avec «seulement» 466 nouveaux romans, contre une moyenne qui se situe habituellement à plus de 600 livres.

Pendant ce temps, de l'autre côté de l'Atlantique, des distributeurs comme Amazon tentent de contrer les impacts de l'«Open IA» sur le marché du livre. En effet, avec la popularisation de l'utilisation de l'intelligence artificielle, des textes créés de toute pièce par cette dernière pullulent sur le marché.

À tel point que le géant étasunien du commerce en ligne a décidé de limiter le nombre de livres autopubliés par des auteurs indépendants. Ce sera désormais maximum trois par jour, comme le rapportait «The Guardian» cet automne.

1

Pour prendre du recul sur le culte de la performance (et respirer un coup)

«Antidote au culte de la performance. La robustesse du vivant», Olivier Hamant. Éditions Gallimard Tracts, Paris, 2023, dès 3.49 euros.

De quoi ça parle? Rien de mieux qu’une mise en bouche avec un extrait de ce petit essai d’une soixantaine de pages, concocté par le scientifique et chercheur français à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) Olivier Hamant: «Nos villes, nos campagnes, mais aussi notre travail, nos organisations, nos vacances… Tout est aménagé pour augmenter l’efficacité (atteindre son objectif) et l’efficience (avec le moins de moyens possibles). Nous sommes devenus une civilisation de l’optimisation généralisée.»

Et, pour l’auteur, cela ne peut plus durer longtemps, dans la conjoncture actuelle. Ce sont plutôt des principes comme la «robustesse», au lieu de la «performance», qui devraient prévaloir dans les décennies à venir, argue-t-il dans ce pamphlet très rafraîchissant, bien que parfois peint à gros traits.

Pourquoi il faut le lire? Pour prendre du recul autant sur soi (et la pression qu’on peut se mettre) que sur nos sociétés occidentales, qui portent en effet des principes comme la «performance», l'«efficience» et la «croissance» en étendard. Est-ce que, en 2023, toujours produire plus, et ce de plus en plus vite, a encore du sens? Olivier Hamant vous donnera de quoi vous creuser les neurones, sans pour autant (trop) vous effrayer quant à ce que l’avenir nous réserve, ou verser dans l’apocalyptisme.

2

Pour se plonger dans la tête des victimes

«Triste Tigre», Neige Sinno. Éditions P.O.L, Paris, 2023, 31 francs.

De quoi ça parle? Un auto-essai poignant et une réflexion sur ce qu’est le «mal» — si insaisissable. Dans «Triste tigre», Neige raconte les sept années d’inceste que son beau-père lui a fait subir. Puis comment elle a osé parler, pour porter plainte et le faire condamner, avant qu’il ne s’en prenne à ses frères et sœurs. En filigrane, l’auteure tente l’impossible exercice de «comprendre» ce qui a pu se passer, dans la tête de son bourreau.

Pourquoi il faut le lire? Ce livre, qui se lit d’une traite, est le roman français le plus récompensé de l’année. Il a, par exemple, remporté le prix Goncourt des lycéens, ou encore le prix Femina. Et il traite d’un sujet au cœur de l’actualité: en 2023, entre les affaires Depardieu, le témoignage d’inceste d’Emmanuelle Béart, par exemple, ou — plus près de chez nous — celui de «Solange la Frange» ou du journaliste Raphaël Pomey, la parole continue de se libérer parmi les victimes d’abus sexuels, dans la foulée de #MeToo. Ce livre est un plongeant vertigineux (mais si nécessaire) dans la tête de celles et ceux qui ont véritablement vécu ces violences.

3

Pour s’évader dans l’Italie du 20ᵉ siècle

«Veiller sur elle», Jean-Baptiste Andrea. Éditions Iconoclaste, Paris, 2023, 35 francs.

De quoi ça parle? De liberté, d’apprentissage et d’amour. En 1986, Mimo est vieux, retiré dans un monastère. Il sait qu’il va bientôt mourir: il nous raconte son histoire, et celle de son amour inavoué et impossible de toujours, Viola.

Ils sont tous les deux jeunes, lorsqu’ils se rencontrent pour la première fois. Il est apprenti sculpteur, elle est l’unique héritière — libre et ambitieuse — d’une grande famille. Leurs destins se croisent et se décroisent sans cesse. Sans vivre leur amour au grand jour, ils ne s’oublient pas et ne se perdent jamais complètement de vue. Sur fond d’une Italie mussolinienne, «Veiller sur elle» est une douce ode à la liberté (surtout celle des femmes).

Pourquoi il faut le lire? Si vous lisez pour vous échapper, pour voyager sans quitter votre canap', ce roman est pour vous. En plus d’être le grand gagnant du prix Goncourt 2023, cette traversée de l’Italie du 20ᵉ siècle, des années folles jusqu’aux années 1980, en passant par le fascisme, va vous émouvoir autant que vous transporter.

4

Pour sensibiliser votre ado à l’écologie et au sexisme

«Environnement toxique», Kate Beaton. Casterman, Tournai, 2023, 35.80 francs.

De quoi ça parle? «Environnement toxique» est une bande dessinée, qui relate l’histoire de Kate. Pour rembourser ses dettes étudiantes, la jeune femme quitte la Nouvelle-Écosse pour aller travailler sur un chantier d’extraction de pétrole des sables bitumineux au fin fond du Canada. Elle découvre, dans ce milieu extrêmement masculin, le dur labeur manuel et… le sexisme sous toutes ses formes. Sans jamais perdre son sens de l’humour au fil des péripéties.

Pourquoi il faut le lire? Avec, à la fois, un ton souvent léger et des illustrations d’un gris bleuté, comme assombries par la fumée qui se dégage des sables bitumineux, c’est la BD qu’il faut offrir à votre ado pour le ou la sensibiliser aux grandes questions de notre siècle. Bonus: Barack Obama himself l’a plébiscitée.

5

Pour célébrer votre médiocrité (et bien rigoler)

«Petit éloge de la médiocrité», Guillaume Meurice. Les Pérégrines, Paris, 2023, 23.80 francs.

De quoi ça parle? L’humoriste et chroniqueur de radio français Guillaume Meurice nous sert, avec ce petit livre, une bonne grosse blague… qui n’en est pas vraiment une. Oui, l’auteur pense que la médiocrité est, en réalité, une bonne chose. Et il nous explique pourquoi.

Pourquoi il faut le lire? Pour apprendre à être plus clément envers soi-même (si ce n’est, comme le préconise l’auteur, pour faire de la «résistance politique» au «catéchisme capitaliste» au travers de la médiocrité). Ou, pour les moins révolutionnaires, simplement pour rire un peu de bon cœur, sous la plume aiguisée de l’homme de scène et de radio.

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