Poulailler défecteux
Enfant électrocuté à Genève: le propriétaire de l'enclos condamné

La fillette n'avait que 18 mois lorsqu'elle a posé ses mains sur un enclos électrifié bricolé par un ancien employé de son voisin. Agée de sept ans aujourd'hui, elle est lourdement handicapée. Le propriétaire de l'enclos a été condamné, rapporte «La Tribune de Genève»
Publié: 10.11.2024 à 13:27 heures
Le propriétaire de l'enclos bricolé a été condamné à 180 jours-amende avec sursis pour lésions corporelles graves par négligence. La victime, âgée de 18 mois à l'époque, est gravement handicapée.
Photo: ARNO BALZARINI
Alessia Barbezat

Il a fallu six ans pour qu’une décision judiciaire soit enfin rendue dans cette affaire d’une infinie tristesse, comme le relate «La Tribune de Genève» dans son édition du week-end. Celle d’une fillette de 18 mois gravement handicapée après avoir été électrocutée en rendant visite aux poules de ses voisins.

Après une audience au Tribunal de police à la fin de l’été, la justice a condamné le propriétaire septuagénaire de l’enclos, situé dans une vaste demeure à Prégny-Chambésy, à 180 jours-amende avec sursis pour lésions corporelles graves par négligence. 

«Un cauchemar éveillé»

Un verdict qui intervient deux mois après le témoignage des parents de la fillette au tribunal, ceux-ci confiant vivre «un cauchemar éveillé», écrit le journal genevois. Le 31 août 2018, l’enfant était accompagnée de sa nounou lorsqu’elle a posé ses mains sur un fil électrifié censé protéger le poulailler d’éventuelles attaques de renard. Une installation raccordée des années auparavant par un employé maison non qualifié dont la tension de 230 volts est largement supérieure à celle utilisée pour ce type d’enclos.

Aujourd’hui, âgée de sept ans, la fillette ne peut toujours pas marcher, parler ou saisir des objets.

Verdict très attendu

Le verdict était très attendu notamment en raison de la question des responsabilités. À qui incombe la faute? Au propriétaire de la maison? À l’employé de maison? Au technicien censé avoir contrôlé la conformité de l’installation en 2011.

Le Tribunal s’est appuyé sur la loi sur l’électricité et son ordonnance sur les installations électriques à basse tension (OIBT) pour condamner le septuagénaire. «Le prévenu était responsable des installations électriques de la demeure et donc le garant» a conclu le tribunal.

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