Postulat au Grand Conseil
Fribourg approuve le libre accès aux protections hygiéniques

Les députés fribourgeois ont accepté mardi, non sans discussion, un postulat demandant la mise à disposition en libre accès de protections hygiéniques dans les écoles, les institutions publiques et sportives. Le Conseil d'Etat apportera une réponse via un rapport.
Publié: 05.10.2021 à 17:28 heures
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Dernière mise à jour: 05.10.2021 à 19:00 heures
Le postulat a recueilli 61 voix contre 26 et 6 abstentions.
Photo: LAURENT GILLIERON

Le postulat, déposé par les députées PS Anne Favre-Morand et Martine Fagherazzi, a recueilli 61 voix contre 26 et 6 abstentions. Soutenu par 16 cosignataires, il veut que l'exécutif étudie la possibilité de proposer gratuitement des protections hygiéniques dans les lieux de formation ainsi que les institutions publiques et sportives.

Les postulantes demandent aussi au gouvernement de se pencher sur la communication autour du sujet et d’encourager les communes à engager une démarche similaire. «La précarité menstruelle touche 10% des Fribourgeoises», a relevé Anne Favre-Morand, qui a précisé aider parfois elle-même des jeunes filles affectées par le problème.

Le Conseil d'Etat, via la ministre Anne-Claude Demierre, en charge de la santé, a soutenu une question déjà évoquée dans plusieurs autres cantons. Selon lui, l'achat de protections hygiéniques peut être omis quand il s'agit pour une population pauvre de choisir entre celles-ci et d'autres dépenses, comme remplir son frigo.

La droite rejette le postulat

Le groupe UDC et le PLR en majorité ont rejeté le postulat en notant que ce n'était pas au législatif de traiter le dossier, l'aide sociale pouvant y pallier. Le Centre et le groupe Vert Centre Gauche ont soutenu la démarche en la voulant la plus simple possible, ont dit les députées Anne Meyer Loetscher et Christa Mutter.

Une étude portant sur plus de 6500 étudiantes en France a révélé qu’une femme sur dix fabriquait ses propres protections pour des raisons financières. Dans ces conditions, les femmes doivent trouver des alternatives qui peuvent nuire à leur santé, comme uneutilisation prolongée ou inadéquate de protections hygiéniques.

Une autre solution consiste parfois à rentrer à la maison durant la période des règles, avec pour conséquence un risque de décrochage scolaire ou encore un licenciement. Le tabou qui entoure les règles s’effrite quelque peu, mais il reste difficile pour une femme d’en parler ouvertement ou même de solliciter une protection hygiénique.

Le futur rapport de l'exécutif cantonal rendra compte des modalités de mise en œuvre: nombre de lieux, coût, matériel à disposition, ou encore stratégie de communication et renforcement des mesures de prévention. Selon les postulantes, les règles impliquent dans la vie d'une femme une dépense moyenne de 4500 francs.

(ATS)

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