Pluie de sang prévue vendredi
Le sable du Sahara charrié en Suisse pourrait menacer votre voiture

Ces derniers jours, les particules de sable venant du Sahara ont teinté l'air suisse d'une couleur orangée. Cette année, une quantité particulièrement importante de particules circule dans l'atmosphère. Que se cache-t-il derrière ce phénomène?
Publié: 16.03.2022 à 20:28 heures
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Dernière mise à jour: 17.03.2022 à 10:29 heures
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Ces derniers jours, le ciel s'est teinté d'orange dans toute la Suisse.
Photo: keystone-sda.ch

Ces derniers jours, le ciel des paysages suisses s’est à nouveau teinté d’orange à cause du sable du Sahara charrié par le vent. Un moment fort pour tout photographe amateur, dont les meilleurs clichés circulent actuellement sur la toile.

Bien que cette coloration jaunâtre du ciel n’ait rien d’exceptionnel, la quantité de particules mesurées est remarquable cette année. «En Suisse, les particules venant du désert du Sahara sont détectables dans l’atmosphère pendant 30 heures en moyenne en mars», explique Michael Eichmann de Meteonews à Blick. Il est d’ores et déjà clair que cette année, la valeur sera nettement plus élevée.

Une dépression au Sahara à l’origine du phénomène

Pour que ces petites particules de sable arrivent jusqu’en Suisse, tout commence par une dépression: cette dernière soulève suffisamment de poussière depuis le désert du Sahara et celle-ci se retrouve dans l’atmosphère. «Comme la dépression était très prononcée, il y a finalement eu plus de poussière dans l’atmosphère», résume Michael Eichmann.

Sous l’effet de vents qui ont atteint 110 km/h, les particules ont d’abord dérivé vers l’Espagne, puis vers la France, avant d’arriver en Suisse.

À cause de la forte densité des particules de sable du désert du Sahara, la question s’est déjà posée de savoir si elles pouvaient avoir un effet négatif sur la qualité de l’air. «Ces particules ne sont pas nocives pour la santé. Dans le pire des cas, les asthmatiques risquent une éventuelle légère gêne.» Mais pour eux non plus, il n’y aurait pas de danger immédiat à craindre, selon l’expert de Meteonews.

Le danger existe toutefois pour les amateurs de voitures d’autant plus que l’on annonce de la pluie pour jeudi. Car il ne s’agira pas d’une pluie ordinaire: avec cette grande quantité de particules dans l’air, il se produit ce que l’on appelle une pluie de sang car le sable donne à l’eau une couleur rougeâtre.

Fin du spectacle vendredi

«Si la voiture est mouillée par la pluie, il ne faut surtout pas l’essuyer avec un chiffon. Les petites particules de poussière sont si tranchantes qu’elles pourraient facilement provoquer des rayures», conseille Michael Eichmann. Mieux vaut un lavage complet de la voiture.

Ceux qui ne se sont pas encore lassé de la poussière du Sahara pourront en profiter jusqu’à vendredi, jour de retour à la «normale». «La situation de bise attendue pour la fin de la semaine éloignera également de nous les particules de poussières.»

Prochain épisode de coloration du ciel en orange prévu pour cet automne, assure l’expert de Meteonews.

(Adaptation par Louise Maksimovic)

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