On l'attendait. Désormais, la canicule est bien là. Ce week-end, le thermomètre devrait atteindre 35 degrés, et même plus à certains endroits. Les plus héliophiles peuvent s'en réjouir. Mais, pour les personnes travaillant en extérieur – en particulier pour les travailleurs du bâtiment – besogner dans ces conditions peut se révéler dangereux.
C'est le postulat du conseiller national socialiste Pierre-Yves Maillard. Il demande à la Confédération plus d'engagement en faveur de ces travailleurs. Berne devrait, selon lui, interpeller les maîtres d'ouvrage, et envisager une campagne de prévention.
Pouvoir interrompre le chantier
Dans son intervention, le président de l'Union syndicale suisse invoque un triste exemple, datant de 2019. Le thermomètre avait alors atteint 38 degrés à l'ombre à Sion. Poussant tant les travailleurs que les entreprises au constat qu'il était irresponsable de ne pas interrompre le travail pendant les périodes de chaleur les plus extrêmes.
«Alors que par le passé, les jours de chaleur tropicale étaient exceptionnels, il y a aujourd'hui des périodes de canicule chaque année», constate Pierre-Yves Maillard. Avec le changement climatique, les quelques dix jours de canicule annuels sont devenus vingt-cinq jours en moyenne, rappelle l'élu, citant Météo Suisse.
Inquiétudes quant aux retards
Or, souvent, les travaux de construction ne sont pas interrompus malgré la chaleur infernale, critique le syndicaliste. Car les maîtres d'ouvrage sont en réalité souvent pris entre deux feux: par peur de ne pas respecter leur contrat, ils hésitent à interrompre les travaux.
Ils sont souvent menacés de pénalités pécuniaires en cas de retard. Une pratique dangereuse qui, selon Pierre-Yves Maillard, ne correspond pas aux règles en vigueur. Cerise sur le gâteau: ce sont même des acteurs publics comme les cantons qui exercent parfois ce genre de pressions.
Un large soutien
Pierre-Yves Maillard demande donc à la Confédération d'examiner des mesures qui permettraient d'empêcher de telles pratiques. Il propose en outre une campagne de prévention, comme les syndicats ou la Suva en ont déjà menées par le passé.
L'intervention bénéficie d'un large soutien: à l'exception du groupe parlementaire du Centre, des politiciennes et politiciens de tous les partis y ont apposé leur signature.
(Adaptation par Daniella Gorbunova)