«Personne n'insulte Mass-Voll! devant moi!»
Le militant Nicolas Rimoldi gifle sans remords un député bernois

Coup d'éclat au sein du comité référendaire contre l'E-ID: Nicolas Rimoldi, chef du mouvement complotiste Mass Voll!, a giflé l'élu UDF Samuel Kullmann. Le militant ne montre aucun remords, bien au contraire.
Publié: 12:59 heures
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Dernière mise à jour: il y a 19 minutes
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Nicolas Rimoldi est le fondateur de Mass-Voll!, un mouvement politique aux idées complotistes.
Photo: JULIEN GRINDAT
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Lucien Fluri

Le comité référendaire contre l'identité électronique (E-ID) fait les gros titres depuis des semaines. Jeudi, des disputes ont encore éclaté. Les acteurs? Nicolas Rimoldi, fondateur du mouvement complotiste Mass Voll! («la coupe est pleine» en français), et Samuel Kullmann, député de l'Union démocratique fédérale (UDF) au Grand Conseil du canton de Berne.

Ce parti de droite conservatrice est également impliqué dans le référendum contre l'E-ID. Dans cette optique, Samuel Kullmann a rencontré jeudi d'autres membres du comité référendaire à Berne où ils ont déposé les premières signatures auprès de la Chancellerie fédérale.

Bien qu'il ait également récolté plusieurs signatures, Mass-Voll! n'a pas été invité à cette rencontre. La raison? Une dispute. Le mouvement des Amis de la Constitution, dont émane le référendum, ne souhaite plus collaborer avec Nicolas Rimoldi.

«Une violente gifle par derrière»

Une fois les signatures déposées à la Chancellerie fédérale, Samuel Kullmann et ses collègues ont encore pris un café ensemble. Puis le député s'est mis en route pour la gare. En chemin, il a été arrêté de manière inattendue par Nicolas Rimoldi qui l'a directement interpellé au sujet de la rencontre. «Je lui ai dit que je n'avais pas connaissance de tous les détails, mais que l'UDF avait fait sa part du travail, explique Samuel Kullmann. Il s'est alors mis en colère et a commencé à m'insulter.»

Des mots inacceptables pour le politicien qui a mis fin à la conversation et a continué à marcher. C'est alors qu'il a soudainement reçu «une violente gifle par derrière. En plus de vingt ans de politique, je n'avais jamais vu ça». Samuel Kullmann veut maintenant porter plainte.

Le militant persiste et signe

Interrogé par Blick, Nicolas Rimoldi confirme avoir donné un «coup de pied» à son adversaire, mais «pas par derrière. Bien en face de lui! Après 12 ans de politique, j'en ai assez de ces politiciens qui ne se comportent pas honnêtement», déclare le militant complotiste. C'est pourquoi il s'est, selon ses dires, gentiment approché de Samuel Kullmann et lui a demandé s'il était au courant de ce qui se passait. «Il m'a souri au visage et a insulté tous les membres de Mass-Voll!», raconte Nicolas Rimoldi.

Le lendemain de son acte, il poste une illustration sur X. On y voit son personnage gifler brutalement le visage d'une personne qui serait ici Samuel Kullmann. «Personne n'insulte Mass-Voll! devant moi», affirme-t-il à Blick. Il dit d'ailleurs ne pas regretter son geste. «Je vais prier pour l'âme de Kullmann», raille-t-il en conclusion de notre interview.

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De son côté, l'UDF condamne «formellement» l'incident. «Le fait que Nicolas Rimoldi n'hésite pas à commettre des actes de violence est inquiétant. Son attaque contre Samuel Kullmann est un grave dépassement des limites qui n'a rien à faire dans un débat démocratique et qui ébranle la culture politique suisse basée sur la décence et le respect.», peut-on lire dans un communiqué. 

A ce jour, Nicolas Rimoldi n'a pas présenté d'excuses. Samuel Kullmann, lui, regrette que plusieurs querelles aient éclaté autour du comité référendaire. «Il ne faut surtout pas que l'on détourne l'attention du sujet de notre combat, qui est très important.»

Pas sûr qu'il y ait assez de signatures

On ne sait pas si le référendum a abouti ou non. Selon les indications des Amis de la Constitution, 63'000 signatures au total ont été récoltées. Toutefois, en raison des querelles des collaborateurs, il est difficile d'être sûr du nombre de signatures déposées.

«Il n'y a pas encore eu assez de signatures déposées, explique Nicolas Rimoldi. Les déclarations des Jeunes UDC et de l'UDF ne sont que des mensonges!» Une nouvelle récolte de signatures doit toutefois être déposée mardi. Il est donc encore tout à fait possible que le peuple se prononce un jour sur l'E-ID.

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