Après un premier rejet de l'identité électronique dans les urnes en mars 2021, le Parlement est revenu à la charge et a adopté en décembre dernier une nouvelle proposition, tout en expliquant avoir pris en compte les critiques émises par la population il y a trois ans. Dans la foulée, le mouvement Mass-Voll, issu de la mobilisation contre les mesures Covid, avait annoncé le lancement d'un référendum, évoquant la crainte d'une surveillance excessive de la population.
Mais à l'approche de l'échéance, les choses ne se présentent pas bien pour le mouvement et pour son président Nicola Rimoldi. Ce dernier le confirme à Blick: à trois semaines du délai de dépôt du référendum, seule une petite moitié des 50'000 signatures nécessaires a été réunie à ce jour. Le risque d'un échec est donc bien réel.
«Nous allons tout mobiliser»
Rassembler 25'000 signatures en à peine 21 jours relève presque de l'impossible. Mais le président de Mass-Voll refuse de s'avouer vaincu: «Je pense que ce sera très serré, mais si nous donnons tout, c'est encore possible.» Il l'assure: l'ambiance au sein des comités impliqués est à l'optimisme. «Nous allons mobiliser tout ce que nous avons.»
Outre le mouvement Mass-Voll, les «Amis de la Constitution» et le Parti Pirate se sont également lancés dans la bataille. Les premiers se sont, eux aussi, engagés contre les mesures Covid et se sont montrés particulièrement actifs lors du référendum contre la loi Covid-19. Le Parti pirate, quant à lui, lutte avant tout pour le droit à la vie privée. La formation explique s'être engagée contre l'e-ID, afin d'éviter l'avènement d'un «Etat de surveillance et de censure».
Les gens sont-ils lassés de la politique?
Pourquoi la collecte de signatures a été si difficile jusqu'à présent? Nicola Rimoldi a sa petite idée. Selon lui, les gens dans la rue – en particulier les personnes âgées – partagent généralement l'avis du comité référendaire. Pour autant, de nombreux passants auraient refusé de signer, sous prétexte que les politiques «font de toute façon ce qu'ils veulent dans la Berne fédérale», explique le président de Mass-Voll.
Selon lui, cette attitude témoigne d'une perte de confiance dans le politique. Nicola Rimoldi estime en outre que les initiatives ne sont plus mises en œuvre et qu'il s'agit d'un «drame pour la démocratie». De là découlerait une «désillusion politique», comme il aime à l'affirmer. Un exemple actuel vient toutefois contredire cette analyse: en début d'année, la coalition «pour des multinationales responsables» a récolté près de 200'000 signatures en 14 jours, un record.
Le référendum contre l'e-ID est, lui, loin d'atteindre ces chiffres. Son échec n'est certes pas encore acté, mais il semble inéluctable.