Fin octobre 2020, le contrôleur des CFF d’un train circulant entre Viège et Spiez contrôle un Valaisan de 29 ans. Ce dernier voyage sans masque et sans certificat médical valable.
On lui demande de mettre un masque. Le jeune homme s’y refuse obstinément, arguant qu’il dispose d’une attestation. Il s’agit en réalité d’un papier rédigé par l’avocat grison Heinz Raschein, l’une des têtes d’affiche des coronasceptiques suisses et leur joker juridique. Plus de 10’000 personnes le suivent sur sa chaîne Telegram.
Une attestation non-médicale
Cet antivax des Grisons s’est rendu célèbre dans le milieu – et, en même temps, auprès des autorités – grâce à un «certificat de fait et de droit» qui dispense soi-disant son possesseur de l’obligation de porter le masque. Ses principaux clients sont des parents qui refusent que leurs enfants doivent porter le masque à l’école.
Des employés ont également tenté de contourner cette obligation grâce au papier signée par «Dr. iur. Heinz Raschein». Une attestation juridique, mais pas médicale, qui ne dispense donc absolument pas son détenteur d’obéir aux mesures du Conseil fédéral, ni dans les transports publics, ni dans tout établissement.
Pénalité réduite de moitié
Comme le jeune homme de 29 ans a refusé de porter un masque, les CFF ont déposé une plainte auprès du Ministère public valaisan. Fin novembre, le procureur général a condamné le Valaisan à une amende de 400 francs pour avoir enfreint la loi sur les épidémies, comme le rapporte le «Walliser Bote» ce mercredi.
Sa réponse ne s’est pas fait attendre: il a fait appel de cette sanction quelques jours plus tard seulement. L’amende a été réduite à 200 francs, compte tenu du faible revenu du Valaisan. Cependant, il devra payer la moitié des frais de procédure et de la décision du Ministère public et du tribunal de district, soit 1200 francs au total. Divisé par deux, cela fait 600 francs.
Au total, donc, le rebelle devra donc sortir 800 francs de son porte-monnaie s’il ne fait pas appel du verdict. L’affaire pourrait encore être portée devant le tribunal cantonal.
Mais ce qui semble être plus une affaire de principe que de sous n’est peut-être pas encore terminé. Les parties ont jusqu’à la mi-octobre pour faire appel du verdict et porter l’affaire devant le tribunal cantonal. (ise)