La manifestation a toutefois mobilisé beaucoup plus large, les étudiants n'étant pas majoritaires dans la foule qui s'est amassée vers 18h00 sur la place de la Riponne. Les participants ont brandi des pancartes dénonçant «le pass de la honte» et appelé le ministre de la santé Alain Berset à la démission.
Une étudiante du collectif Education sans certificat (ESC), organisatrice de l'événement, a pris la parole pour exiger «un accès égalitaire à la formation». Un professeur lui a succédé en affirmant que «le droit à l'éducation était inaliénable, sans condition», avant d'ajouter: «Je refuse de trier et stigmatiser mes étudiants.»
Le cortège d'environ 2000 personnes, selon un décompte de Keystone-ATS, a ensuite entrepris un bref tour dans le centre-ville de Lausanne avant de s'arrêter sur la place de la Palud, au pied de la fontaine de la Justice. La foule y a scandé des «Liberté, liberté, liberté !». Elle s'est gentiment dispersée vers 19h30.
La manifestation, pour laquelle les organisateurs n'avaient pas demandé d'autorisation, s'est déroulée sans heurt, encadrée par quelques policiers. En invitant la population à se rassembler, puis dans leurs prises de parole, les membres d'ESC ont demandé plusieurs fois aux participants d'éviter tout acte malveillant.
Pass bien accepté à l'UNIL et l'EPFL
Cette manifestation a été organisée pour coïncider avec la rentrée dans les hautes écoles vaudoises. Une rentrée qui s'est déroulée sans accroc mardi matin sur les campus de l'Université de Lausanne et de l'EPFL.
«Le feed-back des étudiants est pour l'instant positif. La plupart sont équipés d'un certificat Covid. Ils préfèrent devoir le montrer plutôt que de rester à la maison», a indiqué Benoît Frund, vice-recteur de l'Université de Lausanne (UNIL), interrogé par Keystone-ATS.
Il a dit avoir constaté «beaucoup d'impatience» sur le campus, où les étudiants ont pu retrouver «des relations normales» après plusieurs mois d'enseignement à distance.
S'il faut impérativement montrer patte blanche pour entrer dans une cafétéria, une bibliothèque ou un centre sportif, cela n'est pas forcément le cas pour accéder aux auditoires. Des contrôles y sont organisés de manière aléatoire tout au long de la journée.
L'UNIL a dû engager 40 personnes, issues d'entreprises actives dans la sécurité, pour mener ces différents contrôles. Coût de l'opération: 750'000 francs par mois, a précisé Benoît Frund.
A noter que les masques restent obligatoires pour assister aux cours, sachant que les contrôles ne sont pas systématiques à l'entrée des salles.
Vaccination et dépistage sur place
Comme à l'UNIL, la rentrée avec pass sanitaire n'a pas fait de vague mardi matin à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). «Les étudiants se tiennent prêts avec leur certificat et leur carte d'identité. Tout se déroule très bien, dans une bonne ambiance», a constaté Eric Du Pasquier, directeur du domaine de la sécurité et de l'exploitation.
Les mêmes règles qu'à l'UNIL sont en vigueur. L'EPFL, qui accueille de nombreux étudiants étrangers, offre également la possibilité de présenter un carnet de vaccination. «C'est le cas typiquement pour les étudiants américains qui, souvent, n'ont pas de certificat. Ils peuvent montrer leur carnet pour accéder aux salles. Leur vaccin doit toutefois être reconnu en Suisse», a expliqué Eric Du Pasquier.
L'EPFL et l'UNIL ont rappelé qu'une campagne de vaccination était en cours jusqu'à la fin du mois sur leur campus, assurée par Unisanté. Un centre de dépistage est également disponible sur place.
(ATS)