L’ambiance était chargée jeudi soir à Berne, alors que quelques centaines d’opposants aux mesures Covid manifestaient au centre-ville.
L’ambiance semble également se déliter apparemment également au sein des groupes antivax. La figure de proue du mouvement «Mass-Voll», Nicolas Rimoldi, aurait même déposé plainte contre l’un de ses anciens alliés.
Guerre fratricide dans le camp des sceptiques
Son adversaire se nomme Robin Spiri. Nous vous présentions la semaine dernière ces têtes de file du mouvement anti-certificat. L'homme s’est fait connaître avec un groupe Telegram sur les entreprises qui promettent à leurs clients de ne pas leur demander de documents de santé. Sous le titre «Protégez vos enfants», il a toutefois également appelé à perturber le fonctionnement des bus de vaccinations.
L’origine de la dispute entre les deux leaders provient d’un des canaux de communication qu’utilise Robin Spiri. Il y circule une théorie du complot selon laquelle Nicolas Rimoldi serait une taupe à la solde du gouvernement. «De plus en plus de personnes se joignent aux manifs et le gouvernement n’aime pas cela. Il a donc infiltré Rimoldi dans nos rangs», affirme-t-il.
Il ajoute que parmi la foule qui a secoué la clôture autour du Parlement fédéral à Berne la semaine dernière se trouvaient des personnes qui arboraient le logo de «Massvoll». «Tout cela a-t-il été orchestré par Rimoldi en collaboration avec le gouvernement? Les preuves actuelles corroborent cette hypothèse.» Nicolas Rimoldi aurait ainsi cherché à décrédibiliser le mouvement, le sapant de l’intérieur.
«Nicolas Rimoldi a porté plainte contre Robin Spiri aujourd’hui»
L’affaire semble déjà avoir pris une tournure juridique. Nicolas Rimoldi aurait en effet déposé une plainte pénale contre Robin Spiri pour diffamation.
Nicolas Rimoldi est de plus en plus chahuté au sein des anti-certificat à cause de la position qu’il a prise à l’occasion de la deuxième manifestation de Berne. Tout comme les «Freiheitstrychler», il avait appelé à ne pas manifester jeudi soir, au vu des débordements de la première manifestation de la semaine d’avant. Sa position a été mal comprise par certains de son mouvement, certains n’hésitant pas à le traiter de lâche et de traître.
Nicolas Rimoldi et Robin Spiri ont tous deux décliné de commenter l’incident.
13 personnes arrêtées
Lors de la manifestation de jeudi, la police a utilisé des balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour repousser une poignée de manifestants violents. Reto Nause, directeur de la sécurité de la ville de Berne, explique que treize personnes ont été arrêtées. Il explique: «Certaines d’entre elles avaient des couteaux ou des tournevis.»
Il est heureux que la police ait pu éviter pire, poursuit Reto Nause. «Les scènes de jeudi soir montrent qu’il y a un noyau militant parmi les manifestants. Nous avions raison de mobiliser un nombre important de policiers.»