Pas suffisamment rentable
La Poste confie ses drones à un prestataire étranger

La Poste mettra fin en décembre à son projet de drones de transport en cours depuis 2017. La responsabilité du projet sera transférée au développeur californien de drones Matternet, qui effectuait jusqu'à présent les vols pour le compte de la Poste.
Publié: 01.06.2022 à 15:58 heures
Dans l'environnement réglementaire actuel pour les véhicules aériens sans pilote, les drones ne peuvent pas être utilisés à une échelle suffisamment large pour être rentables.
Photo: PETER SCHNEIDER

La Poste a examiné ces derniers mois la rentabilité de ses projets. Elle est arrivée à la conclusion que celui concernant les drones pour le transport d'échantillons d'analyses entre hôpitaux et laboratoires n'était pas rentable, a indiqué mercredi l'entreprise. Elle confie le projet à Matternet pour le début de l'année prochaine.

«Les drones autonomes suscitent certes de l'intérêt dans le monde entier, mais dans l'environnement réglementaire actuel pour les véhicules aériens sans pilote, ils ne peuvent pas être utilisés à une échelle suffisamment large et ne sont pas rentables pour la Poste en Suisse», indique le communiqué. Les clients existants, comme l'hôpital universitaire de Zurich ou le groupe hospitalier tessinois EOC, pourraient continuer à l'avenir à acheter les transports par drones auprès de Matternet.

Un bilan positif malgré tout

Malgré l'interruption de l'exercice, la Poste tire un bilan positif de l'essai, elle a fait un travail de pionnier. Jusqu'à présent, personne en Suisse n'avait utilisé des drones autonomes à des fins commerciales. «Nous avons dû tout élaborer à partir de zéro», a déclaré la porte-parole de la Poste Léa Wertheimer à l'agence de presse Keystone-ATS. Par exemple, les procédures d'autorisation auprès de l'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC), qui a dû approuver chaque itinéraire, et d'autres processus administratifs.

Le projet a également montré que les drones sans caméra et au service de la santé publique sont très bien acceptés par la population: «C'est comparable à un hélicoptère de sauvetage, qui est moins contesté qu'un hélicoptère privé», a illustré Léa Wertheimer. Même si l'activité des drones de transport autonomes n'est pour l'instant pas rentable pour la Poste, celle-ci continuera à garder un œil dessus. «De tels projets montrent qu'il existe des moyens de transport qui offrent une plus-value, mais ne sont pas encore rentables aujourd'hui», a déclaré la porte-parole.

Les drones électriques seraient par exemple avantageux dans les zones urbaines aux heures de pointe: ils y seraient plus rapides et plus écologiques que les services de messagerie en voiture. Selon la porte-parole de la Poste, deux drones ont été exploités pendant le projet sur les sites de Zurich et de Lugano. Une exploitation test de deux semaines à Berne en juin 2018 n'a pas été poursuivie.

(ATS)

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