Les nouvelles règles du canton de Vaud agacent les amateurs de champignons. Depuis juillet 2024, la cueillette est interdite la première semaine de chaque mois, limitée à deux kilos par personne et par jour… et tout ça seulement entre 7h00 et 20h00. On savait les champignonneurs énervés, comme le soulevait la RTS dans un «19h30» de juillet dernier. Désormais, le Grand conseil vaudois s'en mêle, en particulier à droite.
Pour se débarrasser de cette réglementation, le député libéral-radical (PLR) Alexandre Berthoud vient de déposer une motion soutenue par son camp. Elle trouve aussi des partisans dans les rangs de l'Union démocratique du Centre (UDC). L'élu dénonce un «excès de formalisme» de la part des autorités et du Département de l'environnement de Vassilis Venizelos (Les Vert-e-s), dans cette révision de la Loi sur la protection du patrimoine naturel et paysager (LPrPNP).
Débat mycologique à venir au Grand Conseil
Pour le Canton, l'idée est de «renforcer la protection de la biodiversité». Ces mesures de réduction des quantités cueillies visent à offrir un moment de répit aux sols forestiers afin de permettre au mycélium – le réseau souterrain des champignons – de se développer. Mais pour Alexandre Berthoud, le «principe de précaution qui doit offrir une pause mensuelle à la nature et qui vise à l’amélioration de la diversité» manque de fondements scientifiques.
Il avance une étude selon laquelle «ni les restrictions de la cueillette, ni la précaution consistant à couper le pied plutôt que de l’arracher, n’avaient de l’influence sur la régénération des champignons». Ce qui a de l'influence et que veut éviter le Canton, c'est bien le piétinement des sols. Mais là encore, pour l'élu PLR, la seule chose qui fonctionnerait serait une interdiction d'accès aux forêts du canton, mesure qu'il juge évidemment «disproportionnée».
Question de liberté individuelle
Autre argument pour le libéral-radical: mettre en place une surveillance des forêts par les gardes-faune – habilités à punir une infraction au règlement des champignons de 150 francs d'amende – serait une charge de travail trop importante, difficile à mettre concrètement en place. Au même titre qu'une partie des amateurs, il s'inquiète enfin d'un «tourisme intercantonal du champignon», qui verrait des champignonneurs se déplacer en voiture de canton en canton pour contourner les réglementations et les dates d'interdiction de cueillette.
Pour l'élu vaudois, qui «n'est pas champignonneur», il est surtout question de liberté individuelle face aux interdits édictés par le Canton. «La forêt a un rôle social pour la population. Elle doit rester un espace de liberté, de promenade et de ressourcement pour des gens de la ville comme de la campagne.» Son texte sera discuté ce mardi 27 août lors de la prochaine séance du législatif cantonal.