En Suisse, les réfugiés ukrainiens ne doivent pas payer les transports publics. Ils reçoivent une aide financière pour le loyer ou l’achat de denrées alimentaires. La solidarité ne s’arrête que pour les frais de radio et de télévision. Lorsque les réfugiés ukrainiens emménagent dans leur propre appartement, ils reçoivent la facture de Serafe, comme le rapporte le «Tages-Anzeiger».
Les frais s’élèvent à 335 francs par ménage et par an. Alors que l’argent alloué aux réfugiés suffit souvent à peine à couvrir les besoins les plus élémentaires! Ils reçoivent entre 290 et 700 francs par mois, selon le canton. Celui qui vit dans le canton d’Argovie – le plus radin de tous les cantons en matière de soutien aux réfugiés ukrainiens – ne peut pas se permettre de payer la facture Serafe avec leurs 290 francs mensuels.
Paiement échelonné seulement dans «l’extrême exception»
Interrogé par le «Tages-Anzeiger», Serafe affirme que la facture est envoyée automatiquement dès qu’un nouveau ménage est inscrit au registre des habitants. Par exemple lorsque quelqu’un met à disposition de réfugiés l’appartement vide de leur grand-mère récemment décédée. Ceux qui logent chez une famille d’accueil ont dès lors plus de chance.
Pas d'exception possible: c’est ce que prescrit la loi sur la radio et la télévision. Les électeurs ont approuvé cette loi en 2015. En temps normal, les bénéficiaires de l’aide sociale sont particulièrement touchés par le fait que tout le monde, sans exception, doive payer. Désormais, les réfugiés ukrainiens le sont aussi. Ils peuvent régler la facture sur trois mois, ce qui représente tout de même plus de 100 francs mensuels. Dans des «situations extrêmement exceptionnelles», Serafe envisage d'autoriser le versement de plus petites sommes.
(Adaptation par Jocelyn Daloz)