Arrestation musclée, gratuite ou justifiée? Dans tous les cas, deux policiers, qui étaient suspectés d'avoir interpelé de façon costaude un jeune homme, en novembre 2020, ont été blanchi. La «Tribune de Genève» rapporte les faits et présente les avis bien divergents des forces de l'ordre et du poursuivi.
En effet, ce-dernier, que nous appellerons Z., estime avoir été violenté par les policiers, qui auraient notamment cassé ses lunettes. Le soir du 6 novembre 2020, en pleine pandémie de Covid-19, il était dans le préau du Cycle des Grandes-Communes, à Lancy. Ils étaient une trentaine, pour être exacte, ivres et ne portant pas de masques. À l'arrivée d'une patrouille, vers minuit, le groupe lance des bouteilles sur les agents, qui appellent du renfort.
Du sang aurait giclé
Deux gendarmes, qui pistent le groupe en voiture, aperçoivent alors un jeune filer entre les barres d'immeubles et se cacher dans les buissons. Après plusieurs sommations, les agents de police font usage de la force pour interpeller et menotter Z.
Le jeune homme a porté plainte. Ses lunettes brisées, il a également soutenu avoir été frappé avec une telle violence que du sang a giclé sur un panneau publicitaire. Son avocat a ajouté qu'il n'avait jamais lancé de projectiles contre la police.
Frappes de déstabilisation
Les policiers, à la suite de la plainte, ont été blanchis. Mais le plaignant a contesté le classement par la Chambre pénale de recours (CPR). Or, les juges ont estimé que l'intervention était conforme au droit. Z. n'est pas sorti des buissons calmement, il a pris la fuite et invectivé la police. L'arrêt de la CPR précise que le jeune a reçu des «frappes de déstabilisation au visage», et «un ou deux coups» du deuxième policier, avant d'être menotté.
Quant aux lunettes, les agents n'avaient pas l'intention de les abîmer, retient la Chambre. Qui note également, à propos du sang sur le panneau publicitaire: «Ce n'est qu'à l'occasion de sa plainte [que Z.] a soutenu avoir été frappé avec une violence telle que du sang aurait été projeté sur un panneau publicitaire. Il paraît ainsi peu vraisemblable, si tel avait été le cas, qu'il n'en ait pas fait état auprès des médecins chargés de constater ses lésions. Faute de témoin, on ne peut retenir de telles violences.»
«Aucun abus d'autorité ne peut dès lors être imputé aux policiers», conclut ainsi la CPR, citée par la «Tribune».