Soleil, neige et conditions de rêve: la vie pourrait être belle pour les hôteliers et restaurateurs. Durant les Fêtes de fin d'année, les chiffres ont été presque aussi bon qu'à la fin 2019, lorsque la situation était encore normale (pour quelques semaines).
Cette période faste a laissé place à une vraie gueule de bois. Le coupable est tout trouvé: Omicron. Très contagieux, le nouveau variant du coronavirus a profité de Noël pour faire son travail pernicieux. Pendant que le champagne coulait à flot et remplissait les caisses de Davos à Saint-Moritz en passant par Klosters, le virus infectait les employés.
«Après Noël, presque tous nos collaborateurs ont été testés positifs», se désole Dimi Kefalas, propriétaire de La Scarpetta à Saint-Moritz. «Nous avons dû fermer le restaurant puisqu'il n'y avait tout simplement plus assez de personnel pour maintenir une activité», précise son associé Fabian Roth. Les deux trentenaires n'ont pas été épargnés, puisqu'ils se trouvent tous deux en isolement durant dix jours.
De la solidarité en Valais
Tout comme le «leader des sports d'hiver» (les Grisons), le deuxième canton touristique, le Valais, n'est pas épargné par la vague Omicron. La situation y est presque pire, puisque certains acteurs touristiques ont déjà dû fermer leurs portes durant les Fêtes en raison du manque de personnel.
À Zermatt, trois restaurants et bars après-ski ont été concernés, et deux restaurants de Verbier. Dans la région d'Aletsch, l'Alpenrose à Riederalp a dû fermer son espace intérieur pour les mêmes problématiques. L'établissement ne propose plus que des plats à l'emporter.
Tandis que la haute saison se termine samedi en Valais, les hôtels et restaurants encore ouvert font de la résistance pour tenir jusqu'à cette date. La situation a donné lieu à une solidarité entre les établissements. Ce qui réjouit Simon Wiget, directeur du tourisme de Verbier: «En se prêtant mutuellement du personnel, on peut éviter les fermetures!»
D'autres solutions existent, comme des cartes limitées au restaurant ou des heures d'ouvertures restreintes. En espérant que la situation se décante dans les prochaines semaines.
«La situation est grave»
En Grisons, les fermetures sont très nombreuses. Les restaurants très cotés au Gault & Millau Dal Mulin et Hato n'ont pas réussi à faire face au manque de personnel, tout comme plusieurs établissements de Pontresina.
Les recherches de Blick montrent que tous les établissements du canton ont actuellement de gros problèmes pour maintenir leur activité en raison de la contagiosité d'Omicron.
À Davos, le très populaire Ex-Bar a dû fermer ses portes en raison des quarantaines et des isolements. Le Steigenberger Grandhotel Belvédère subissait le même sort, au moins jusqu'à vendredi. La situation est similaire à Arosa où la Sattelhütte a dû réduire la voilure.
Le duo de patrons de Haute-Engadine a dû fermer ses trois restaurants. «Nous n'avons tout simplement pas assez d'employés pour faire face», explique à Blick Dimi Kefalas. La situation est «grave», renchérit son compère Fabian Roth. «Nous ne générerons aucun chiffre d'affaires durant dix jours alors que nous en avions besoin pour compenser les pertes de l'année dernière...»
Des fermetures préventives
Directeur de la section grisonne de Gastrosuisse, Marc Thischhauser est conscient de la situation tendue. «Les établissements peuvent toutefois compenser les absences sur une certaine période par un travail accru des autres collaborateurs», ose-t-il. Une autre possibilité consisterait en la fermeture de certains secteurs, par exemple un bar séparé ou un bar à fondue.
C'est précisément la stratégie choisie par l'hôtel Kulm, à Saint-Moritz. Comme le confirme à Blick le directeur de l'hôtel Heinz Hunkeler, la boîte de nuit Dracula a été fermée sans préavis jusqu'au 21 janvier. «Il s'agit d'une mesure préventive en raison du nombre de cas très élevé recensé dans la région. C'est préoccupant», concède-t-il.
Heinz Hunkeler n'exclut pas de prendre de nouvelles mesures pour protéger sa clientèle: «Pour l'instant, nous avons ouvert nos restaurants exclusivement aux clients de nos hôtels et limité au maximum l'accès aux clients externes.»