Où est l'élu PLR?
La Municipalité d’Yverdon se déchire autour… d’un parking

Ce mercredi matin, la Municipalité d’Yverdon-les-Bains (VD) a réuni la presse pour présenter la nouvelle mouture de son «chantier du siècle». Le seul élu libéral-radical de l'Exécutif a brillé... par son absence.
Publié: 16.11.2022 à 12:03 heures
|
Dernière mise à jour: 16.11.2022 à 16:57 heures
Christian Weiler a rompu la collégialité.
ANTOINE ZOOM (1).png
Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Rupture de collégialité au sein de la Municipalité d’Yverdon-les-Bains! Alors que l’Exécutif à majorité rose-verte de la capitale du Nord vaudois conviait ce mercredi matin les médias pour présenter le futur visage du parking de la place d’Armes, son seul membre libéral-radical en fonction, Christian Weiler, était étonnamment absent.

Jusqu’à ce qu’une invitation pour son propre point presse tombe. L’édile chargé de la Sécurité annonce, au moment où ces lignes sont écrites, rompre la collégialité.

La raison? Le projet municipal dévoilé quelques minutes plus tôt prévoit la suppression de plus 800 places de parc en surface avec en compensation la construction d’un parking souterrain d’environ 430 places sous la place d’Armes. En outre, 160 cases pour les deux-roues motorisés et 1000 pour les vélos sont prévues.

Opposition publique

Christian Weiler n’apprécie pas du tout ces modifications «très importantes» de la mouture initiale qui demandait 1000 places. C’est pourquoi il s’oppose publiquement à l’avis de ses collègues. Un modus operandi rare en Suisse romande.

Pour rejoindre Christian Weiler, il suffisait de se rendre au poste de police et de suivre les flèches.
Photo: D.R.

L’élu bourgeois précise toutefois que l’entente reste bonne au sein de la Municipalité yverdonnoise. Vraiment? «Mon désaccord porte uniquement sur ce projet, insiste-t-il. Nous pouvons toujours travailler sur les autres dossiers.»

Cet affrontement dans les rangs de l’Exécutif concernant son «chantier du siècle» trahit cependant l’incapacité de la gauche et de la droite à s’entendre sur les développements phares de la commune. Ce n’est pas une première dans les murs de l’Hôtel de Ville de la cité thermale. Depuis 2008, des municipaux se sont désolidarisés de leurs collègues à cinq reprises.

Les commerçants en danger?

Interrogé sur cette spécificité de la deuxième ville du canton, Christian Weiler estime qu’il s’agit d’un procédé «plutôt sain». «Quand il y a des désaccords majeurs, il faut le dire, affirme-t-il. Je ne me voyais pas défendre ce projet alors que j’y suis formellement opposé.»

Soit. Mais est-ce que sortir du bois de la sorte fait véritablement avancer le schmilblick? «Ça permet de lancer la discussion et de potentiellement retravailler la copie actuelle, rebondit l’édile. Si elle devait être maintenue en l’état, je ne cache pas mon inquiétude concernant l’avenir des commerçants locaux. Par ailleurs, je n’exclus pas que la population finisse par devoir se prononcer sur les contours de ce parking, dont on parle maintenant depuis les années 1960.»

Après avoir évoqué la possibilité d’une initiative, Christian Weiler conteste avoir une vision passéiste, façon «tout bagnole»: «Je suis favorable à la suppression de places de parc en surface pour regagner de l’espace, de la convivialité et de la végétalisation, mais il ne faut pas tuer le cœur commercial de notre ville!»

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la