Non au durcissement!
UBS ne veut pas entendre parler des règles sur les fonds propres

Le géant bancaire UBS s’oppose à un durcissement des règles sur les fonds propres. Son président, Colm Kelleher, souligne que la banque est déjà soumise à «certaines des exigences en matière de capitaux propres les plus strictes au monde».
Publié: 10.04.2025 à 17:25 heures
Ajouter des exigences supplémentaires aux règles existantes, alors même que "les autres centres financiers sont en train d'assouplir leurs réglementations, nuirait à UBS, à la place financière suisse et l'économie dans son ensemble", a insisté M. Kelleher.
Photo: MICHAEL BUHOLZER
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ATS Agence télégraphique suisse

Le numéro un bancaire suisse UBS ne veut pas d'un durcissement de la réglementation des fonds propres. Son président Colm Kelleher, a rappelé que l'établissement est déjà soumis à «certaines des exigences en matière de capitaux propres les plus strictes du monde».

S'exprimant devant les propriétaires de la banque aux trois clefs réunis jeudi à Lucerne, l'Irlandais s'est dit «fermement opposé» à un durcissement des règles concernant les capitaux dont UBS doit disposer. Constatant un revirement géopolitique du «multilatéralisme vers la primauté des intérêts nationaux», le président de l'organe de surveillance a noté que «la Suisse doit veiller à ce que ses réglementations soient compétitives et harmonisées au niveau mondial».

Ajouter des exigences supplémentaires aux règles existantes, alors même que «les autres centres financiers sont en train d'assouplir leurs réglementations, nuirait à UBS, à la place financière suisse et l'économie dans son ensemble», a insisté Colm Kelleher.

Chute de Credit Suisse? Pas une bonne leçon

Pour mémoire, la reprise dans l'urgence de Credit Suisse, alors en grande difficulté suite à l'effondrement de son titre en Bourse, en mars 2023 par UBS sous l'égide du Conseil fédéral, avait suscité des inquiétudes quant aux poids du groupe formé par les deux plus grandes banques helvétiques dans l'économie suisse. La Banque nationale suisse (BNS), tout comme l'Autorité de surveillance des marchés financiers (Finma) ont souhaité serrer la vis en matière de fonds propres, afin que le colosse bancaire puisse affronter une éventuelle crise.

La chute de Credit Suisse est avant tout à mettre sur le compte d'années d'errements stratégiques, de mauvaise gestion et de concessions réglementaires, a poursuivi Colm Kelleher. UBS, en revanche, n'a jamais cherché à faire de telles concessions. Se concentrer sur les exigences en matière de fonds propres n'est pas la bonne leçon à tirer de ces événements.

UBS soutient en revanche un renforcement de la responsabilité personnelle, une plus grande transparence sur la situation financière d'une banque et une amélioration de la capacité de liquidation. La banque voit aussi d'un œil favorable l'introduction d'une garantie de liquidité publique («Public Liquidity Backstop»), ainsi que des mesures «ciblées» pour renforcer la Finma et à des adaptations en ce qui concerne la qualité du capital.

«UBS continuera à s'engager dans le débat sur la future réglementation bancaire, de manière proactive et réactive», a renchéri Sergio Ermotti, le directeur général de la banque. Il s'agit de «notre droit et notre devoir de participer à la discussion» pour que les «décisions soient basées sur des faits, et non sur des opinions personnelles».

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