Un programme d'impulsion doit permettre de prévenir la violence sur les personnes âgées. Après le National, le Conseil des Etats a accepté mardi, par 21 voix contre 19 et deux abstentions, une motion d'Ida Glanzmann (Le Centre/LU). Le Centre était divisé sur le projet.
Sur la violence des seniors
La violence sur les personnes âgées provoque d'énormes souffrances. Chaque année, entre 300'000 et 500'000 personnes de plus de 60 ans sont victimes de violence, d'abus ou de négligence, a rappelé au nom de la commission Mathilde Crevoisier Crelier (PS/JU).
500'000 à un million de francs
Avec le vieillissement de la population, les besoins augmentent et nécessitent une action concertée à l'échelon fédéral, a ajouté la Jurassienne. Le programme d'impulsion, d'un montant de 500'000 à un million de francs, vise à renforcer les offres existantes en matière de prévention, de formation et de mise en réseau. Il doit aussi développer des offres pour la prise en charge des personnes âgées et le soutien des proches aidants.
Pour la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider, en charge du dossier, il y a unanimité sur la nécessité d'agir. Mais il y a un problème de financement. Son département a suspendu les travaux lancés à la suite de l'adoption du rapport de 2020 «Prévenir la violence sur les personnes âgées». Motif: les cantons auraient voulu que le programme soit entièrement financé par la Confédération. Les cantons doivent faire leur part, selon elle.
Pour des programmes suffisants
Une large partie de la droite s'est aussi opposée à cette motion. Des mesures de lutte contre la violence sur les personnes âgées existent déjà dans le cadre de la lutte contre la violence domestique. La Confédération ne doit intervenir que de manière subsidiaire, a souligné Jakob Stark (UDC/TG).
Pour Matthias Michel (PLR/ZG), le différend entre la Confédération et les cantons sur le financement peut être résolu sans motion. Marianne Maret (Le Centre/VS) a estimé au contraire qu'il faut donner «un signal fort contre ce fléau». La Confédération doit reprendre les travaux avec les cantons.
La violence est encore tabou
«La violence et la maltraitance contre les aînés est encore taboue», a rappelé Maya Graf (Les Vert-e-s/BL). On a besoin d'une meilleure coordination entre la Confédération, les cantons et les communes, sachant que le nombre de cas non recensés est sans doute bien plus élevé. Une position qui a convaincu plusieurs élus du Centre et quelques PLR. Le National avait accepté la motion par 126 voix contre 59.
(ATS)