Molécules identifiées
Des Suisses découvrent comment estimer l'immunité contre le Covid

Des chercheurs zurichois ont identifié une signature moléculaire permettant d'estimer l'immunité à long terme contre le SARS-CoV-2, et ce dès la phase aiguë de l'infection. Cela pourrait permettre d'affiner les traitements et la vaccination.
Publié: 02.02.2022 à 13:47 heures
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Dernière mise à jour: 02.02.2022 à 13:49 heures
Photo: AFP

Les anticorps ne sont qu'une partie de l'arsenal du système immunitaire. Les lymphocytes T sont tout aussi importants: ils ne combattent pas directement le virus, mais reconnaissent les cellules infectées et les détruisent.

Une fois le virus vaincu, la plupart de ces cellules T meurent. Seule une petite partie survit pour constituer les lymphocytes T à mémoire. En cas de nouvelle infection, ils sont capables de réagir plus rapidement et plus efficacement, rapporte ontmercredi l'Université de Zurich dans un communiqué.

L'équipe de l'immunologue Onur Boyman, à l'Hôpital universitaire de Zurich, est parvenue à identifier de telles cellules T de type CD8+, spécifiques au SARS-CoV-2, dans des échantillons de sang de 175 patients. Et ce sur une période allant de l'infection aiguë jusqu'à un an après la guérison.

Prédire le degré de protection

Les chercheurs ont découvert une molécule de signalisation associée à la survie de ces lymphocytes T à mémoire, distinguant précisément ceux à longue vie de ceux à courte vie. Etant déjà détectable lors de la phase aiguë, cette molécule pourrait permettre de prédire la protection à long terme suite à une infection ou une vaccination et, le cas échéant, d'affiner la thérapie.

«Au cas où l'on ne trouve pas cette signature pendant une infection, on pourrait vacciner le patient au terme de la maladie», a expliqué le Pr Boyman à Keystone-ATS. Et si la signature n'apparaît pas après une vaccination, on pourrait par exemple injecter plusieurs doses, ou adapter les vaccins, ajoute le spécialiste.

Ces cellules T à mémoire sont vraisemblablement en cause dans le fait que les vaccins actuels confèrent encore une protection élevée contre les hospitalisations et les décès, malgré Omicron, selon l'immunologue.

Cette recherche devrait permettre de mieux comprendre comment se forme la mémoire immunitaire contre le SARS-CoV-2, et pourquoi elle persiste sur le long terme chez certains patients et pas chez d'autres. Des chercheurs de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich y ont également contribué.

(ATS)

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