Grâce à la protection des vaccins
En Norvège, les experts poussent la population à se faire infecter par Omicron

En Norvège, avec l'arrivée d'Omicron — provoquant plus d'infections mais moins d'hospitalisations — les experts nationaux ont choisi une voie radicale: ils demandent la levée des mesures tant que les vaccins sont encore efficaces. Une course contre la montre?
Publié: 02.02.2022 à 06:05 heures
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Dernière mise à jour: 02.02.2022 à 07:36 heures
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Les experts norvégiens recommandent la fin des restrictions. Et même plus: de se laisser infecter par Omicron.
Photo: keystone-sda.ch
Georg Nopper

En Suisse, la plupart des mesures anti-Covid pourraient tomber dès la mi-février. En Norvège, la fin de toutes les restrictions devrait probablement intervenir dans les prochains jours. C’est en tout cas ce que recommande l’Institut norvégien de la santé publique (FHI), qui dépend du ministère de la Santé du pays. Une décision du gouvernement est attendue mardi.

Les règles d’entrée ont déjà été assouplies. Plus aucune quarantaine n’y est requise, à moins d’être testé positif au Covid-19. Les experts de la FHI exigent la fin rapide de toutes les mesures sanitaires et… de contaminer le plus rapidement possible toute la population. C’est ce que rapporte l'«Aargauer Zeitung».

Les trois quarts de toute façon infectés?

Dans ce pays d’environ 5,4 millions d’habitants, on dénombre environ 20’000 nouveaux cas d’infection au Covid par jour. Pour les experts de la FHI, il est clair qu'«il est difficile de ne pas être contaminé. Et plus nous maintenons des restrictions, plus l’épidémie se prolongera», peut-on lire dans leur rapport. Les restrictions ne pourraient plus que réduire les contaminations «dans une faible mesure».

Jusqu’à trois quarts des habitants auraient de toute façon été infectés par le coronavirus cet hiver. Des mesures sévères permettraient certes de ralentir le processus, mais pas de le stopper.

Les personnes vulnérables en cause

Maintenir les mesures, avancent les experts de la FHI, pourrait même être dangereux. Les restrictions rendent la situation «probablement pire» pour certains groupes de personnes vulnérables que si l’on laissait la pandémie suivre son cours naturel.

Pour les personnes doublement ou triplement vaccinées, la meilleure chose à faire est de se laisser infecter par Omicron. Car «c’est maintenant que la protection offerte par le vaccin est la plus forte».

Une infection par Omicron après la deuxième dose chez les plus jeunes ou après la troisième dose chez les plus âgés confère, en outre, une protection plus élargie et plus durable qu’une dose de vaccin supplémentaire, est-il précisé. Laisser le virus se répandre alors que la protection vaccinale fonctionne représente alors une sorte de course contre la montre.

Les systèmes de santé et hospitaliers se tiennent prêts

La FHI précise toutefois qu’en cas de levée des mesures, le nombre de nouvelles infections pourrait augmenter de 40’000 à 125’000 par jour. De 300 à 1000 nouveaux patients par jour pourraient être hospitalisés, dont une petite partie aux soins intensif.

La directrice de la FHI, Camilla Stoltenberg, estime toutefois que le système de santé est prêt à pouvoir «gérer» cette situation.

Situation similaire au Danemark

Au Danemark, où l’on enregistre actuellement entre 40’000 et plus de 50’000 nouvelles infections par jour, le gouvernement a déjà suivi la recommandation du Statens Serum Institut (l’équivalent de notre Office fédéral de la vaccination): à partir de mardi, les individus ne devront plus porter de masque ni présenter de certificat de vaccination. En outre, les grandes manifestations peuvent à nouveau être organisées.

Chez les Danois, malgré le nombre record de nouvelles infections, il y a de moins en moins de patients Covid aux soins intensifs. Depuis décembre, environ un quart de la population a déjà été infecté. De plus, le Danemark a un taux de vaccination élevé: 81% des Danois sont doublement vaccinés. Le gouvernement estime donc que l’immunité collective sera bientôt atteinte au sein de la population.

(Adaptation par Alexandre Cudré)

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