Pour la première fois depuis trois ans, les CFF ont enfin terminé l'année 2023 dans les chiffres noirs avec un bénéfice 267 millions de francs. Ce montant astronomique est notamment dû au retour à un nombre record de passagers. Blick s'est entretenu avec le directeur général des CFF Vincent Ducrot pour lui demander comment ce bénéfice va impacter les 1,32 million de pendulaires suisses.
Sécurité, propreté et ponctualité
Sécurité, propreté et ponctualité: les CFF veulent s'attaquer à ces trois thèmes clés à court terme. «L'année dernière, les clients ont évalué la propreté à la baisse. Mais en principe, la satisfaction des clients est toujours très élevée. Pour améliorer la sécurité et la propreté, nous avons engagé du personnel supplémentaire», explique le CEO des CFF.
Au niveau de la ponctualité, les équipes du trafic voyageurs, du trafic marchandises et de l'infrastructure vont collaborer plus étroitement. «Nous planifions méticuleusement chaque chantier afin de réduire au maximum les répercussions sur le trafic ferroviaire. Le CEO le sait: Chaque seconde compte! Nous avons allongé certains temps de parcours afin de nous donner des réserves de temps. Ce n'est pas très courant, mais c'est important. Il vaut mieux rouler une minute de plus que d'être en retard. La ponctualité est décisive quand on offre environ 80'000 correspondances par jour.»
Augmenter le trafic à travers le Gothard
Les travaux des chemins de fer sont coûteux et prennent du temps. Mais ce mois-ci encore, les CFF veulent augmenter sensiblement l'offre ferroviaire en direction du sud à travers le tunnel de base du Gothard. Des horaires spéciaux sont prévus pour Pâques, l'Ascension et Pentecôte, avec des trains supplémentaires passant par le tunnel de base ou par la ligne panoramique du Gothard. «Le nombre de voyageurs vers le Tessin s'est déjà bien rétabli. En septembre, la situation devrait définitivement se normaliser», promet Vincent Ducrot.
Fixation des prix des billets
Les tarifs dans les trains suisses sont toujours un sujet brûlant. Vincent Ducrot tient à préciser que les CFF ne sont pas les seuls à fixer le prix des billets. «Les CFF ne fixent pas eux-mêmes les prix. Nous avons une voix sur 12 au sein du conseil stratégique de l'Alliance Swisspass. La première hausse modérée des prix depuis sept ans, intervenue en décembre 2023, était une réaction à l'augmentation des coûts et au renchérissement.»
Une nouvelle augmentation de prix est-elle déjà prévue pour le prochain changement d'horaire en décembre 2024? Le CEO ne veut pas se mouiller davantage sur cette question: «Il n'y a pas de discussion en cours concernant une nouvelle augmentation des prix.»
Gros focus sur la numérisation
Au-delà des frontières nationales suisses, la numérisation est une débâcle. «Malheureusement, en trafic international, l'émission de billets ou la réservation de places assises ainsi que la réservation de places pour vélos via l'App CFF ne sont toujours pas possibles», doit admettre Vincent Ducrot.
Ce retard est dû à un système obsolète que les chemins de fer fédéraux ont pu remplacer fin 2023. Le CEO confirme que de nouvelles fonctions arriveront progressivement. Mais quand? Rien n'est précis pour le moment. Ce qui est sûr, c'est que «nous avons une forte demande pour de nouvelles fonctions d'app». Et de poursuivre: «Beaucoup de choses sont encore à venir.»
Les distributeurs de billets ne vont pas disparaître
Vincent Ducrot met aussi un terme à une fake news: «Beaucoup pensent que la carte multicourses sera supprimée dans les transports publics. Ce n'est pas vrai! Il s'agit uniquement des boîtiers de validation orange qui ne sont plus entretenus pour des raisons de coûts.» Mais le papier, c'est fini! La carte multicourses continuera d'exister sous forme numérique. Une solution physique est en cours pour lui succéder, dans laquelle les billets seraient validés électroniquement.
Aujourd'hui, 95% de tous les billets sont vendus via un site web, un smartphone ou un distributeur automatique. «Nous conservons les distributeurs de billets bleus, rassure Vincent Ducrot. Mais nous allons réduire leur nombre et simplifier leurs fonctionnalités.» Selon lui, les chemins de fer continueront ainsi à soutenir le transfert vers l'utilisation de l'offre via smartphone.
A la recherche de plus d'employés
Actuellement, 1600 postes sont vacants au sein des chemins de fer fédéraux. «Cette situation nous inquiète», admet Vincent Ducrot. Comme de nombreux mécaniciens et agents de train partiront prochainement à la retraite, une «offensive de recrutement» est en cours.
Le CEO des CFF précise: «Nous cherchons aussi des ingénieurs, des ouvriers de la construction des voies, des électriciens, des informaticiens et bien d'autres choses encore. Nous organisons en interne de nombreuses formations et perfectionnements. L'année dernière, nous avons enregistré plus de 100'000 candidatures pour un peu plus de 4000 postes vacants.»
Fini les barrières pour les passagers
Mais les CFF ne sont pas encore implémentés dans toute la Suisse. «Nous ne sommes pas encore présents où nous devrions être, et nous le regrettons.» Plus de 270 gares doivent encore être rendues accessibles. Cela représente un investissement de 2,5 milliards de francs. Ce projet devrait être financé par l'argent que la Confédération prévoit dans sa convention de prestations avec les chemins de fer. «Parfois, des recours ou le manque de disponibilité de gros engins de chantier nous freinent. Mais nous y parviendrons.»