Migros et Lidl impactés
Une grosse coopérative genevoise se fait voler ses données confidentielles

Les Laiteries Réunies de Genève se sont fait dérober plus de 140 gigaoctets de documents, dont certains très sensibles sur le prix payé aux producteurs et sur les prix négociés avec des vendeurs tels que Manor et Migros révèle «Le Temps».
Publié: 01.05.2022 à 11:29 heures
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Dernière mise à jour: 01.05.2022 à 13:15 heures
Photo: Gamma-Rapho via Getty Images
Daniella Gorbunova

Des pirates ont réussi à dérober 140 gigaoctets de données confidentielles à la coopérative des Laiteries Réunies de Genève, et à les revendre sur le darknet, révèle «Le Temps» ce dimanche. Un nouveau groupe de malfrats prénommé Black Basta serait en cause. La bande a déjà attaqué plus de douze entreprises dans le monde depuis la première moitié d'avril.

Les conséquence du piratage de la coopérative genevoise sont lourdes: des copies de documents d'identité de collaborateurs ont été publiées. Ainsi que des documents révélant les prix payés aux producteurs de lait, et ceux facturés aux distributeurs – Migros, Manor, Lidl....

Cela dans un contexte de fortes tensions sur les prix entre producteurs, intermédiaires et distributeurs. À noter que les marges – des distributeurs, par exemple – sont confidentielles en Suisse. C'est-à-dire que, sur 1l de lait acheté au producteur, l'on ignore quelle marge se font les intermédiaires et les distributeurs. Pour ces derniers, ouvrir le livre de comptes au grand public est de l'ordre de la grande exception. Une situation peut-être plus si pérenne.

Les marges à portée de calculette

Clou du spectacle: certains documents sont très (très) récents. Et peu réjouissants. L'un d'eux, qui date de mi-avril, mentionne de nouveaux tarifs et une augmentation générale des prix, comme l'écrit le média romand.

Comptes-rendus de visites chez les producteurs, appréciation sur les volumes de vente.... Cette fuite a en effet divulgué assez d'informations pour permettre de déduire les marges que se font certains acteurs de la filière. Pour les produits laitiers, mais aussi pour la viande.

Contacté par «Le Temps» ce week-end, le directeur de la coopérative de 300 collaborateurs Dominique Monney affirme «gérer la situation».

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