Max Hoffman analyse la situation
De la «violence importée» en Suisse? Ce représentant policier n'est pas d'accord

Le sentiment de sécurité en Suisse n'est pas mauvais, déclare Max Hofmann, secrétaire général de la Fédération suisse des fonctionnaires de police. Les problèmes se situent surtout dans les zones urbaines où une présence policière suffisante doit être assurée.
Publié: 03.10.2023 à 15:02 heures
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«Nous avons besoin de personnel pour assurer une présence dans la rue», déclare Max Hofmann, secrétaire général de la Fédération suisse des fonctionnaires de police (FSFP).
Photo: Emmanuel Ammon
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Daniel Jung

Un Somalien de 24 ans est soupçonné d'avoir tué un Suisse de 25 ans avec un couteau tôt samedi matin dans la vieille ville de Schaffhouse. Sur les réseaux sociaux, certains ont voulu y voir un problème que la Suisse aurait avec la «violence importée», terme utilisé pour la criminalité qui émane de personnes issues du domaine de l'asile. Mais est-ce vraiment le cas?

«Ce n'est pas une question simple», répond Max Hofmann, secrétaire général de la Fédération suisse des fonctionnaires de police (FSFP). Le terme de «violence importée» est plutôt réducteur. Il est clair que le contexte migratoire joue un rôle dans certains délits. Mais il faut regarder de près chaque cas et comprendre ce qui s'est passé.

Certains demandeurs d'asile sont fragiles ou psychiquement atteints, parce qu'ils ont par exemple fait l'expérience de la guerre. «Mais je ne pense pas que nous ayons fondamentalement un problème de violence importée, estime Max Hofmann, même si l'on a pu constater une tendance à la hausse en 2022.»

Les villes comme points névralgiques

On entend souvent dire que le sentiment de sécurité autour de certains hotspots – des lieux plus risqués comme des gares, des parcs ou des zones de sortie – a diminué en Suisse. «Selon les sondages, les Suissesses et les Suisses se sentent toujours globalement en sécurité», affirme Max Hofmann. Le secrétaire général ne rejette toutefois pas le fait que des problèmes existent dans certains endroits, généralement dans les villes. «L'espace urbain ne dort jamais vraiment – on peut faire la fête, boire et être actif 24 heures sur 24», explique Max Hofmann. Dans les villes, beaucoup de gens se trouvent rassemblés dans un espace restreint, ce qui peut conduire plus rapidement à des explosions de violence.

Sur les réseaux sociaux, le problème de la violence est fréquemment associé aux jeunes hommes demandeurs d'asile. «On sait que la police a beaucoup à faire autour du centre fédéral d'asile de Chiasso», poursuit Max Hofmann. Il ne s'agit pas en premier lieu d'altercations avec la population locale, mais de conflits entre les demandeurs d'asile eux-mêmes. «Il s'agit souvent de disputes entre les différentes nationalités qui y séjournent.»

Une question de ressources

Les policiers ont-ils les outils qui permettent de rétablir le sentiment de sécurité dans les villes suisses? «Oui», répond Max Hofmann. «Ils possèdent les moyens légaux et ils ont la formation nécessaire». Ce seraient davantage les ressources qui manqueraient dans certains endroits. «Nous avons besoin de personnel pour qu'en parallèle, nous puissions agir de manière suffisamment préventive et assurer une présence dans la rue», poursuit le secrétaire général.

La question de savoir combien de ressources la police reçoit dans les villes et les cantons est en fin de compte une question politique. «Mais il est clair que la présence dans la rue est une prévention de la violence», explique Max Hofmann. Si la police est visible avec des patrouilles, la propension à la violence diminue. Et pour la partie de la population qui a plutôt peur, le sentiment de sécurité augmente. «C'est logique», conclut Max Hofmann.

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