Le municipal (exécutif) lausannois David Payot, membre du Parti Ouvrier Populaire (POP), ne se présentera pas aux prochaines élections communales de 2026, révélait Blick mardi 24 octobre. Le popiste chargé de l’Enfance, de la jeunesse et des quartiers en avait parlé informellement à des collègues de la Municipalité et aux cadres de sa Direction, avant de le révéler sur nos plateformes.
En ne se représentant pas, l'élu remet en jeu le siège de la gauche de la gauche. Risqué. En effet, les électrices et électeurs choisiront alors pour la première fois leurs autorités communales avec un bulletin unique. Le poids des personnalités pourrait donc bien passer avant les alliances ficelées par les partis.
Un fin observateur de la politique vaudoise le notait déjà mardi dernier: «À Lausanne, la droite peut se frotter les mains. L’extrême gauche a réellement du souci à se faire pour son siège à la Municipalité.»
Communication «absurde»
La chose n'a pas échappé à la présidente des libéraux-radicaux (PLR) lausannois, Mathilde Maillard. La conseillère communale (législatif) lausannoise a souhaité réagir après avoir pris connaissance de la volonté de David Payot.
Elle juge sa communication «absurde». «Soit il a le sentiment du devoir accompli, et à ce moment-là, on n'a pas la même définition du devoir accompli, lance la PLR. Soit, il émet un constat suite aux résultats du premier tour des élections fédérales avec le bulletin unique, qui va mettre en danger l'extrême-gauche.» Et son alliance avec le Parti socialiste et les Vert-e-s.
Alliance menacée
«C'est étrange d'annoncer ça à l'entre-deux-tours, questionne l'élue. Il doit y avoir une réalisation que le moteur PS-Vert ne va plus suffire au POP. Avec un bulletin unique, il faut une personnalité compétente et qui marque les esprits, pas un allié mou de deux autres partis.»
Pour l'avocate, le Municipal popiste n'est pas coordonné avec ses alliés de la gauche. «Il aura fallu attendre qu'il annonce son départ pour avoir un David Payot proactif politiquement. La seule chose qu'il ait anticipée en sept ans et demi à la Municipalité, c'est sa retraite», tance l'élue communale.
Deux du Centre-Droite à l'Exécutif
Et bien sûr, le siège de l'extrême-gauche devrait revenir à sa famille politique. Mathilde Maillard l'appelle de ses vœux: « J'aimerais des candidats à la Municipalité qui sont en capacité de prendre des décisions.» Se basant sur les «40% d'électorat» représentés par le Centre-Droite, elle estime que la présence de sa formation à l'Exécutif de la capitale vaudoise doit augmenter.
«On a un seul représentant, on devrait en avoir au moins deux. Un siège que le Centre-Droite se réjouit de gagner.» Mais il est encore trop tôt pour identifier les papables à l'Exécutif.
Rénover plus d'églises que d'écoles
Quant au bilan du Municipal popiste, Mathilde Maillard est assez claire sur ses positions. «Il a été plus actif pour rénover les églises que les écoles.»
La présidente du PLR Lausanne cite également une absence de prise d'initiative pour mettre en place un audit lors de la crise des infirmières scolaires, et allouer des crédits pour créer des places en accueil de jour.
Sur ce dernier point, elle regrette que cela «soit son domaine et que ça ne vienne pas de lui. C'est la Municipalité qui, collégialement, a décidé d'allouer des crédits pour que quelque chose se passe. On a envie de lui dire merci d'avoir essayé, merci de ne pas continuer…»
Pas «prendre les votants pour des imbéciles»
Ça n'est pas l'approche qui avait été retenue par le président du Parti ouvrier, Luca Schalbetter. Joint la semaine dernière, l'élu communal yverdonnois salue la démarche noble de son camarade de parti, qui estime qu'après dix ans, il aura fait son temps au sein de l'Exécutif lausannois.
Il n'était pas inquiet pour le siège de sa formation. «Il ne faut pas prendre les votants pour des imbéciles. Ils ont voulu un popiste, j’ai confiance en leur volonté d’en réélire un.» Une bonne année va sûrement s'écouler avant que les candidat-e-s ne soient connus, tous bords confondus.