En théorie, cela semble simple: si vous consommez moins de calories que vous n'en dépensez, vous devriez pouvoir perdre du poids. Mais dans la pratique, c'est beaucoup plus complexe. Les habitudes alimentaires peu saines ne sont en fait que l'une des nombreuses raisons qui peuvent avoir un effet négatif sur votre ligne.
Les émotions
«Il est tout à fait possible que l'envie de sucreries ou d'aliments riches en énergie cache un besoin non satisfait», explique Michelle Widmer diététicienne bernoise. Le chocolat, tout comme d'autres sucreries, représenterait une compensation à la frustration ou serait considéré comme une récompense après une journée éprouvante.
«Au lieu de satisfaire le besoin réel d'intimité ou de détente, on se tourne vers la nourriture pour réguler les sentiments négatifs», poursuit-elle. «Pour réussir à dissocier les émotions de la nourriture, il est utile de s'observer et de reconnaître quelle fonction remplit la tablette de chocolat ou le paquet de chips à un moment donné.» Si l'on satisfait le besoin réel, l'envie de sucré ou de salé n'apparaît souvent même pas, ou le fait de savoir et d'en prendre conscience aide à pouvoir résister plus souvent à l'envie.
Le manque de sommeil
Un manque de sommeil peut avoir des effets très négatifs sur les hormones du stress. Pendant la journée, cela peut se traduire, selon Michelle Widmer, par une envie accrue de manger. «Lorsque l'on est fatigué et que l'on doit surmonter une journée de travail d'une manière ou d'une autre, on a particulièrement besoin d'énergie. Cela signifie que l'on se tourne plutôt vers des aliments gras et riches en calories. Les personnes qui ont tendance à manger sous le coup de l'émotion peuvent également ressentir le besoin de se faire plaisir avec un hamburger ou des snacks sucrés», explique l'experte.
Les personnes fatiguées se tournent particulièrement volontiers vers ce qu'elles ont l'habitude de manger, car cela demande beaucoup moins de réflexion et donc moins d'énergie que d'établir de nouveaux modèles alimentaires. En cas de fatigue, on réduit souvent aussi l'activité physique. Conséquences: on a tendance à manger plus que ce que l'on brûle et la perte de poids est retardée.
Confondre la faim et la soif
«Dans la pratique, je vois souvent des gens manger une barre de chocolat ou un petit pain au lieu de boire un verre d'eau», explique Michelle Widmer. «Ils remarquent qu'ils ont besoin de quelque chose dans la bouche, mais ne sentent pas qu'ils ont en fait surtout soif.» Le problème est que l'on n'apprend souvent pas à l'enfant à faire la différence entre la soif et la faim.
A l'âge adulte, il se peut donc que l'on prenne plus souvent des collations, bien qu'en réalité, le corps réclame seulement de l'eau. La stratégie simple conseillée par l'experte consiste à boire d'abord lorsque l'on ressent une envie de manger. Si c'était effectivement la soif, l'envie de manger disparaît et l'on a évité quelques calories.
S'éloigner de ses amis
Lorsque l'on suit un plan alimentaire strict, il peut être stressant d'aller manger dehors avec des amis, car la peur de céder aux tentations est grande. Mais ne plus participer à de telles soirées n'est toutefois pas la bonne approche, affirme Michelle Widmer. «Nous sommes des êtres sociaux et avons un besoin fondamental d'amitié.»
S'éloigner de ses amis pourrait conduire à long terme à manger plus et de manière malsaine pour combler la solitude. «Les personnes qui nous font du bien sont très précieuses et importantes si l'on veut perdre du poids», ajoute la diététicienne. «Si notre vie nous satisfait, on a moins de temps pour manger ou pour aller constamment au frigo par ennui.» L'experte conseille aussi d'entretenir le contact avec des personnes qui nous aident à faire plus d'exercice ou qui nous soutiennent lorsqu'on leur confie que l'on souhaite manger moins.
Le stress
Le stress déclenche une réaction en chaîne d'effets négatifs. «Sous l'effet du stress, la sécrétion de cortisol augmente, ce qui a pour conséquence d'accroître notre envie de consommer des aliments riches en énergie», explique Michelle Widmer. En consommant trop de glucides et de sucreries, l'insuline augmente également. «Ce n'est pas bon, car l'insuline veille à ce que l'énergie soit stockée dans le corps.» En outre, les personnes stressées ont tendance à manger plus, car les hormones qui déclenchent la sensation de satiété sont réduites.
Enfin, un taux élevé de cortisol affecte le sommeil, ce qui peut également avoir un effet négatif sur le poids. La régulation du stress est donc extrêmement utile et, à notre époque, extrêmement importante pour réussir à perdre du poids, explique l'experte. L'exercice physique, la méditation, la relaxation musculaire progressive ou les techniques de respiration permettent d'obtenir de bons résultats.