Les critiques à l’encontre d’Israël ne cessent de pleuvoir. En Suisse aussi. Après les Universités de Zurich, Genève et Lausanne, les protestations pro-palestiniennes ont également atteint l’Université de Berne, Fribourg et Bâle ce lundi 13 mai. L’armée israélienne est régulièrement accusée de violer le droit international. Cela suscite de nombreuses questions critiques au sein du Parlement fédéral. Mais le Conseil fédéral est clair: malgré toutes les réserves, il veut maintenir la coopération militaire avec Israël.
C’est ce qu’a affirmé le Conseil fédéral par la voix de la ministre de la Défense Viola Amherd dans sa réponse écrite à une intervention de Farah Rumy. La conseillère nationale PS aspire à une résiliation de la déclaration d’intention avec Israël. Depuis l’attaque du Hamas, les violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme à Gaza «ont quitté le cadre des 'mésaventures militaires' pour devenir sciemment acceptées par le gouvernement israélien».
Comme une impression de tolérer les violations
En tant qu’Etat dépositaire des Conventions de Genève et donc défenseur du droit international humanitaire, la Suisse ne peut pas continuer à aspirer à une coopération approfondie. Simplement parce que cela donne l’impression de tolérer ou de légitimer de telles violations, estime Farah Rumy.
Du point de vue de la politique de neutralité, il est également très discutable que la Suisse cherche à échanger des informations sur l’équipement ainsi que des expériences entre spécialistes militaires avec un Etat impliqué dans un conflit armé.
La Suisse est très préoccupée par la situation au Proche-Orient, explique le Conseil fédéral. Elle exige le respect du droit international humanitaire et la protection de la population civile par toutes les parties. Le Conseil fédéral ne condamne toutefois explicitement que les attaques du Hamas et ce, «avec la plus grande fermeté», soulignant d'autre part le droit de chaque Etat à assurer sa sécurité en ce qui concerne Israël.
«Les relations avec les États sont axées sur le long terme»
En 2013, le Département de la défense (DDPS) et son homologue israélien avaient signé une déclaration d’intention dans le but d’approfondir les échanges mutuels. Depuis lors, des contacts et des collaborations entre spécialistes, l’échange d’informations scientifiques ainsi que d’informations sur les équipements ou des invitations réciproques, des séminaires et des symposiums avaient lieu.
Le DDPS a signé des déclarations d’intention similaires avec différents ministères de la Défense, souligne le Conseil fédéral, en se justifiant: «Les relations avec les États sont axées sur le long terme.» En d’autres termes, la collaboration avec Israël ne sera pas remise en question uniquement à cause de la guerre de Gaza.